Ombres portées

L'installation de Bernard Moninot explore conjointement deux dimensions: le matériel et l'immatériel, le dessin et la projection du dessin. C'est dans l'intervalle de ces doubles lectures que se joue les potentialités de l'oeuvre. Fixées à l'aplomb d'un mur aveugle qui reçoit le soleil toute la journée, ces formes elliptiques blanches permettent à Moninot d'inscrire son travail dans un rapport au temps. Ce « semis de tâches » comme l'imagine l'artiste devient dès lors un tracé funambule et fantôme empruntant à la partition musicale.

« Décalage vers le rouge » : le sous-titre de l'oeuvre rend compte du léger halo coloré projeté au mur qui vient du fait que le verso des éllipses est peint en rouge.

Biographie :

Bernard Moninot est depuis plusieurs décennies fasciné par la question de la trace et de l'empreinte, qu'il explore tout d'abord sur du verre marqué par des pigments, des poudres ou d'autres substances. Son propos est le dessin. A partir des années 90, il s'intéresse à l'énigme de l'ombre, qui n'est alors plus la trace d'un geste, mais plutôt d'un moment ou d'une intensité : les objets qu'il fabrique permettent alors des projections, qui selon ses mots font « advenir le dessin ». Professeur à l'école des Beaux-Arts de Paris, il a récemment présenté une série intitulée « La Mémoire du Vent » au Mac/Val