Cinéma sous les étoiles

Publiée le 24 juillet 2020 - Mise à jour le 27 juillet 2020

© Sylvain Lefeuvre

Cet été, 5 séances de cinéma en plein air étaient proposées dans plusieurs lieux de la ville, pour que les habitants puissent se retrouver, en toute sécurité, et se sentir en vacances, chez eux, à Vitry.

Dans la nuit du Parc du Coteau, quelques enfants chantonnent le célèbre refrain du film Le roi Lion : “Hakuna matata”. En langue swahilie, cela signifie qu'”il n'y a pas de problème”, comme pour échapper un moment au méchant virus.

Ce soir-là, dans le parc qui jouxte la bibliothèque Nelson Mandela, plus de 150 personnes sont installées sur des transats, sur la pelouse, les bancs, et profitent d'une séance gratuite de cinéma en plein air. Fayçal sort tout juste du travail, “rincé”, mais “ça fait trop plaisir aux filles de venir. Et cette année, en plus, nous ne pouvons pas partir en vacances en Algérie.” Khadija, la plus jeune, a 6 ans : “C'est émouvant, les animaux sont trop mignons”. Comme pour ses grandes soeurs Zohra et Meriem, “le film dehors” est une première. “C'est mieux que dans une salle, ici il y a de l'air.”

Depuis la fin du mois de juin, l'immense écran gonflable de dix mètres sur six a été accueilli au Kilowatt, au Crapo, au Parc du Coteau, au Parc des Lilas et mercredi, au Stade Arrighi.

Renouer avec les Vitriots qui vivent un été particulier

Sur site dès 18h, Julien et Rouben, de la société Cinéma expérience, sont aux manettes, en partenariat avec Les 3 cinés Robespierre. “D'habitude, l'été, nous n'organisons qu'une séance de cinéma, question de budget”, explique Emmanuel Posnic, directeur adjoint chargé de l'action culturelle de la ville. “Mais avec le confinement nous n'avons pas loué de films pendant 2 mois et demi, alors nous pouvons nous offrir maintenant 5 séances ! L'objectif est double : renouer avec les Vitriots qui vivent un été particulier, avec peu de vacances et beaucoup de travail, et puis montrer que nous soutenons les artistes et la création”.

Grand silence, même dans les paquets de chips, alors qu'à l'écran, le père du jeune roi lion, Simba, vient de mourir. “Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir”... Cette fois ce sont Halima et Aïcha, deux voisines qui fredonnent la mélodie. Elles habitent le quartier, derrière la caserne des pompiers. “Cette année nous n'avons pas eu de 14 juillet, pas de fêtes des lilas, on va quand même pas rester chez nous !” Retraitée et couturière, elles sont descendues avec leur couverture, “tranquilles, sans les enfants”. Il est plus de minuit quand arrive le générique, les bébés se sont endormis dans les poussettes.

Le parc du Coteau applaudit. “Un séance réussie c'est ça : un public attentif et ému”. Julien sillonne la banlieue parisienne depuis 20 ans avec son cinéma en plein air. “Et puis surtout, c'est super quand il n'y a pas de coupure en plein milieu du film. Il est déjà arrivé qu'un plaisantin débranche un câble et plonge tout le monde dans le noir !”

Lucie Darbois

Mercredi 29 juillet - Jumanji : bienvenue dans la jungle - 21h30 - Stade Arrighi

 

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