Serge Vaast, tailleur de champions

Publiée le 31 août 2022 - Mise à jour le 31 août 2022

Entraîneur de foot à l’ESV depuis trente-trois ans, on lui doit d’avoir repéré des Vitriot·e·s qui font aujourd’hui carrière dans le football professionnel. Serge Vaast rêvait de faire du foot son métier, il a choisi de mettre sa passion débordante au service des plus jeunes auxquels il enseigne la technique et surtout des valeurs qui lui tiennent à cœur. 

Quand il n’anime pas des ateliers multisports, c’est au stade Arrighi que vous le trouverez. C’est là qu’il entraîne et forme les 9-12 ans à sa passion “depuis petit”, le football.

Arrivé à Vitry alors qu’il avait 8 ans, c’est peutêtre à son enfance “compliquée” que Serge Vaast doit une certitude ancrée, celle de la nécessité d’être bien entouré dès le plus jeune âge.

“Les enfants sont notre avenir, en leur transmettant des valeurs saines, à leur tour une fois adultes, ils passeront le relais aux plus petits”, assure-t-il.

Un cercle vertueux que Serge se plait à entretenir au quotidien, comme animateur le jour et comme entraîneur le soir à l’ESV où il officie depuis ses 18 ans. Serge se souvient des anciens qui lui ont ouvert la porte, Gérard Claret et Seri Keita. “Ils entraînaient plusieurs équipes, et je venais souvent regarder leurs matchs au stade Joliot-Curie, ils ont fini par me remarquer et me proposer de les rejoindre.”

Depuis, il en a formé des graines de sportives et sportifs !

Filles, garçons, petits, ados… Chaque année, il encadre une quarantaine d’élèves soumis à une discipline bien particulière, la sienne. Elle s’articule autour de deux mots : le foot et l’école, “parce que l’un ne va pas sans l’autre”. Elle a fait ses preuves et convaincu bien des parents réticents. Comme ceux de Kadidiatou Diani, vitriote, qui fait aujourd’hui les belles heures de l’équipe féminine de France et du Paris-Saint-Germain. Son talent, Serge l’a repéré à l’époque où “Kadi” se baladait balle au pied, dans la cité des Combattants. Il remarque “sa technicité” et lui propose de rejoindre l’ESV. Aux craintes des parents, Serge répond par un engagement : il assurera “le suivi scolaire” en veillant à l’assiduité en cours et en vérifiant, chaque trimestre, les bulletins. Au moindre écart, il suspend les entraînements. Les parents lui en seront reconnaissants.

“Les enfants doivent comprendre qu’aujourd’hui les centres de formation sont de plus en plus regardants sur le comportement et les capacités scolaires. Un futur footballeur doit savoir s’exprimer, gérer ses interviews et son image à la perfection”, explique Serge. Il cite en exemple l’effet Mbappé : un joueur de foot jeune, mais mature, qui parle calmement et clairement.

“Cette aisance, seule l’école peut vous la donner.”

Voilà ce que Serge répète à ses graines de stars, tout en gardant en tête la nécessité impérieuse de respecter la personnalité de chacun. Parce que, pour lui, “tout part de l’échange”. À l’entraîneur de flairer les capacités, et parfois le don d’un joueur pour le polir “comme un tailleur de pierre”. Au joueur de travailler sans relâche pour espérer briller. Il insiste : “Les enfants ne sont pas des coquilles vides que l’on façonne à son image. Chacun est différent, avec son regard, son caractère, son potentiel, et chacun a besoin d’outils pour l’aider à se développer”.

Celui qui a quitté les Combattants pour les Malassis a choisi de rester à Vitry, une ville dont il est fier parce qu’elle a évolué “positivement” : “Vitry a compris que sa jeunesse était sa force. Avant, on n’avait pas autant de chance”. 

Tiens, d’ailleurs, comment s’occupaient-ils les plus jeunes à son époque ?
“Aux billes, au chat, à la course, on était souvent à l’extérieur…” Grand sourire : “On n’avait pas grand-chose, mais qu’est ce qu’on était imaginatifs !”

Portrait réalisé par Majda Abdellah

 

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