Le mécontentement grimpe à l’école

Publiée le 06 septembre 2022 - Mise à jour le 07 septembre 2022

©2022 Julian Renard

Parents d’élèves et syndicats enseignants, ATSEM et AESH, élus dénoncent le manque de moyens dans l’éducation à Vitry et dans le Val-de-Marne. Un rendez-vous fort est lancé pour le 29 septembre.

Vendredi 2 et samedi 3 septembre, les parents d’élèves, respectivement à l’appel de la FCPE devant le Mac Val et du collectif Parents de Vitry-sur-Seine sur le marché du Centre-ville, puis lundi 5, les ATSEM en grève ont manifesté pour dénoncer le manque de moyens, insatisfaits par les ajustements de l’Éducation nationale.

Vendredi 2 septembre, 18h30. Sur l’esplanade face au Mac Val, la FCPE 94, avec les organisations intersyndicales, mobilise plus de 150 personnes dont le maire de Vitry, Pierre Bell-Lloch, « fier de ces mobilisations contre la déliquescence de l’école publique, inquiet du nombre de classes dépassant 25 élèves ».

Échanges informels et solennels se mêlent. Une Vitriote du comité départemental de la FCPE doute que 4 jours de formation pour les contractuels embauchés en urgence suffisent à égaler les compétences de diplômés d’école de professorat et tire la sonnette d’alarme sur des classes tassées à 32 dans des quartiers où des logements neufs arrivent. Une présidente de conseil d’école à Chevilly-Larue s’effare des ex CM2 sans affectation en collège - « du jamais vu en quinze ans » - ou encore d’un professeur principal qui ne se présente pas, remplacé au pied levé par un CPE pour présenter le programme de l’année aux élèves.

Effondrement 

Devant le micro, Lionel Barre, une des têtes de la FCPE 94, assène : « 7e puissance du monde, il nous manque pourtant de tout ». « L’école participe à la société du futur, et nous ne pouvons accepter de voir son effondrement, voir diminuer de façon continue ses budgets de fonctionnement », ajoute-t-il en évoquant un rapport ancien de l’OCDE indiquant que les Français ne réagiraient pas à la baisse graduelle de la qualité. Là, on a perdu en qualité et en quantité. « La maison Éducation coule », conclut-il en invitant à une extension de la mobilisation, notamment le 29 septembre. « Les moyens du bord, c’est la promesse d’une scolarité gruyère. »

Pénurie

Samedi 3 septembre, 10 heures sur la place du Marché. Le nouveau et actif collectif des Parents de Vitry-sur-Seine, visité également par plusieurs élus, attire de nombreux habitants venus échanger et signer la lettre ouverte au président de la République.

« 320 nouvelles plus les 1 500 signées les mois passés ont été envoyées à midi via la poste principale », note Andréa Miranda Martins, membre du collectif. « On revendique des moyens et un plan d’urgence pour l’école publique, sa situation catastrophique n’est pas digne d’un État de droit », lance-t-elle, excédée par des milliers de jours de classe perdus l’an passé faute de remplaçants, des enfants sans maîtresse pendant 6 semaines en petite section, par exemple, à l’école à Paul-Langevin.

Les parents et leurs enfants ballotés l’an passé redoutent « la dégradation qui se profile. Il suffit de voir la pénurie : des classes ULIS incertaines, 3 prof remplaçants en quelques jours à Anton-Makarenko A, une école sans direction à Anatole-France, l’usure des enseignants… »

ATSEM en grève

Lundi 5 septembre, 8 heures. Ce sont les ATSEM de 13 écoles maternelles de Vitry qui sont en grève. « Ces trésors de la fonction publique, oubliés par le gouvernement, accompagnent les professeurs dans leur classe, préparent les activités, tiennent des missions éducatives auprès des enfants, soignent les bobos, aident les enfants à tenir une fourchette à midi, installent le dortoir, nettoient les locaux des écoles... Exclues de la revalorisation des rémunérations du secteur social et médico-social, elles demandent de meilleurs salaires et une progression de la grille indiciaire.

« Certaines, proches de la retraite, gagnent 1 800 euros par mois avec l’ancienneté, alors qu’elles se cassent au travail, lance Marie Michelle Divialle, syndiqué GCT à Vitry et membre du collectif des ATSEM de France. Nous réclamons encore la reconnaissance de la pénibilité au travail et la prise en charge plus rapide de nos maladies musculo-squelettiques. » Le 29 septembre, elle prévoit d’être dans la rue « pour que le gouvernement puisse mieux nous voir, être connues et reconnues ».

Cette mobilisation est soutenue par Pierre Bell-Lloch, le maire de Vitry, qui note, dans un communiqué du 5 septembre, que « les conditions de travail dégradées dans les établissements scolaires se répercutent à tous les niveaux. La situation des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) est méconsidérée ». Il enjoint le gouvernement à ouvrir les négociations et entendre leurs revendications.

Gwénaël le Morzellec

 

 

 

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