Sans titre

Inspirée des tondii, ces tableaux circulaires apparus à la Renaissance, l'oeuvre d'Agnès Pezeu en utilise la portée symbolique pour mieux la décaler. Le cercle n'est plus ici un monde en miniature. C'est un angle de vue, un regard partiel jeté sur des formes « inhabitées », si ce n'est par l'ocre de la terre ou par les mouvements fuyants de l'eau, deux éléments toujours très présents dans ses peintures. Mais à bien y regarder, c'est aussi le corps désaxé d'un homme qui finit par attirer l'attention. Deux histoires se superposent alors : celle de ce personnage entraperçu, absorbé dans ce tracé circulaire et celle des mouvements furtifs du pinceau, qui animent la toile en la faisant vibrer d'intensités nouvelles.

Biographie :

Agnès Pezeu interroge depuis plusieurs années la question du corps et de son empreinte en peinture, non comme but figuratif à atteindre, mais plutôt comme matière graphique à manipuler. Intéressée aussi par le travail de la surface murale, l'artiste a depuis quelques années fait dialoguer ses oeuvres avec l'architecture, et sa passion pour les grands formats rejoint désormais son intérêt pour le Land Art. L'espace urbain et l'espace naturel sont alors confrontés à la puissance graphique d'une oeuvre singulière.