Paul-Froment/8-Mai-1945

Au début du 20^e siècle, le hameau du Petit-Vitry regroupe quelques maisons, la ferme du château, son potager et deux fabriques : la société Loreid, spécialisée dans la confection de toiles cirées, et l’usine de pâtes alimentaires fondée par Camille Groult en 1850, qui se dresse rue d’Oncy (actuelle rue Camille-Groult).

L’industriel, également maire de la commune de 1868 à 1874, a aussi fait construire des logements avec jardins familiaux pour ses ouvriers, et rénové un ancien couvent pour en faire un pensionnat pour jeunes ouvrières.

A partir de 1913, s’ajoutent  au hameau les pavillons du lotissement de la ferme du château, puis une dizaine de maisons loties par l’Union de l’électricité (1931) rue de Choisy et les premières habitations bon marché de la rue Albert-Thomas (1936).

Tandis qu’entre la voie ferrée et la Seine, une grande zone industrielle voit le jour, qui voit l’arrivée de l’usine de produits chimiques des frères Poulenc (1909) , qui deviendra le groupe Rhône-Poulenc puis Sanofi, la fonderie Bidault-Élion (1917), dont les locaux sont aujourd’hui utilisés par Air-liquide ou encore la centrale thermique Arrighi (1927), détruite en 1991).

Dans les années cinquante, avec la ZUP, les grands ensembles font leur apparition le long de la nationale, rues Camille-Groult, Ampère et sa tour de 14 étages, Bourgogne… La municipalité fait construire une piscine (1969), une patinoire (1978), aménage un marché couvert ou encore le stade Gabriel-Péri.

Elle acquiert, dans les années 90, l’ancien orphelinat Groult, et y ouvrent en 2005 les Écoles municipales artistiques, réunissant les écoles de musique, danse et arts plastiques en un même lieu.

En 2022, le centre aquatique, doté de six bassins dont un dédié à la balnéothéraphie, et d’un espace de bien-être, remplace l’ancienne piscine.

Aujourd’hui, le secteur Ampère, en quartier prioritaire Politique de la ville, doit être réaménagé et dynamisé dans le cadre du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU).

• Arrighi (stade) : l’Association sportive Arrighi est créée en 1938 par le personnel de l’ancienne centrale de production électrique, conçue par l’ingénieur Jean Antoine Arrighi de Casanova.
• Fusillés (pont et rue des) : anciennement Mazagran, renommés en hommage aux sept résistants arrêtés par les nazis le 21 août 1944 près des ateliers SNCF et fusillés sur le pont Mazagran. Parmi eux, figurait le cheminot Charles Heller, à qui une rue rend hommage non loin du pont. D’autres résistants vitriots ont donné leur nom à une voie du quartier : Louis Marchandise, fusillé au mont Valérien, le 21 avril 1942 ; Paul Froment, ancien adjoint au maire, arrêté le 21 mars 1941 par la police française, puis déporté à Bergen-Belsen, où il meurt en janvier 1945 ; Victor Ruiz, fusillé le 23 avril 1943 à Châteaubriant, à l’âge de 25 ans.
• Granges (rue des) : nom d’un ancien lieu-dit, mentionné sur la carte des cultures de 1798.
• Grétillat (rue) : Auguste Grétillat, maire de Vitry de 1892 à 1904. La rue Grétillat délimite la partie sud du quartier, tandis que la partie nord commence rue Camille-Groult, qui fut, lui aussi, maire de Vitry, de 1868 à 1874.

• Cheminées EDF : parmi les bâtiments les plus hauts de l’Ile-de-France avec leur 160 mètres, ces deux cheminées érigées dans les années 60 appartiennent à la centrale thermique EDF. Celle-ci a fermé ses portes en 2015, le terrain de 27 hectares étant par la suite partiellement occupé par l’association Kilowatt, qui organise concerts et festivités. Classées patrimoine remarquable communal, ces cheminées constituent un témoignage précieux de l’histoire ouvrière de la ville.
• Maison à colombages et hangar (29 et 31, rue Camille-Groult) : ce sont les seuls vestiges de la ferme du château de Vitry.
• École Blaise-Pascal, 50-74, rue Victor-Ruiz : groupe scolaire ouvert en 1933 pour répondre à l’accroissement de la population, à la suite notamment du lotissement des terrains de la ferme de l’ancien château, dans les années dix.
• Écoles municipales artistiques, 71, rue Camille-Groult : les écoles sont installées dans l’ancien couvent aménagé en pensionnat par Camille Groult, propriétaire de l’usine de pâtes alimentaires. La minoterie de l’usine a été transformée en immeuble de logements sociaux.
• HBM Albert-Thomas, avenues Thomas et Rouget-de-l’Isle: ce groupe d’habitations bon marché est construit par l’Office public de Vitry en 1936 et porte alors le nom de « cité-jardin du Petit-Vitry ».
• Maison particulière, 26 avenue Camille-Groult : datant de 1920, cette maison a été construite de ses mains par son propriétaire, Charles-Louis Lesueur, céramiste. Des briques émaillées de plusieurs couleurs recouvrent trois façades et encadrent le motif principal : un lion rugissant en bas-relief, dans un camaïeu de vert. Il s’agit d’une copie de la Frise des Lions du palais de Darius et Artaxerxés à Suze (510 av. J.-C.) conservée au musée du Louvre.