Parents vitriots menacés d’une obligation à quitter le territoire


Un couple de Vitriots, parents d’élèves, intégrés dans leur ville depuis 5 ans, est menacé d’une obligation à quitter le territoire français envoyé par la préfecture. Les soutiens restent mobilisés.

Publié le 08 février 2022 Modifié le 04 août 2025

Deux parents d’élèves de Vitry, soutenus par leur entourage, restent menacés par la décision de la préfecture qui a prononcé en janvier une obligation à quitter le territoire français à leur encontre.

« Ça nous a froissés »

C’est peu de dire qu’Hakima et Amine Bouadda, habitants Robespierre, étaient secoués lorsqu’ils ont reçu, mi-janvier, le courrier de la préfecture leur enjoignant de quitter le territoire français.

« Ça nous a froissés cette OQTF : on est bien impliqués et on mène notre vie à Vitry. Ils ont été très durs en nous disant qu’il fallait quitter la France, alors que nous donnons beaucoup de notre temps, contents de partager nos connaissances et de rencontrer des gens merveilleux », expliquent ces deux artistes, musiciens arabo-andalous d’Algérie, venus s’installer à Vitry il y a 5 ans.

Quatre de leurs cinq enfants vivent en France. Les trois plus jeunes sont au collège, au lycée et à l’université et vivent chez eux, tandis leur fille aînée est en province où elle a donné naissance ces jours-ci à un bébé.

Le courage, ces parents l’ont retrouvé dès que la mauvaise nouvelle s’est propagée, réveillant la force des multiples soutiens. Il faut dire qu’Hakima, notamment, qui se forme avec le Louvre pour devenir guide et accompagner des familles à des expositions, a tissé de nombreux liens dans la ville. D’une part, elle agit pour plus de solidarité avec son entourage aux ateliers des Portes du Midi, aux Restos du cœur, et encore à l’association Lol’idays.

« J’étais sur le front des livraisons à domicile de colis alimentaires au début de la pandémie », rappelle-t-elle. D’autre part, elle imprime déjà son travail artistique à l’Exploradôme et au théâtre Jean-Vilar à Noël avec des enfants, et à venir sur « le projet des « 100 pas » où on ralentit le pas pour mieux voir la vie », évoque-t-elle enthousiaste.

Importante manifestation fin janvier

Le 25 janvier, plusieurs dizaines de soutiens ont manifesté devant le lycée Jean-Macé à l’appel de RESF, Réseau éducation sans frontières, et fait entendre leur mécontentement. « Ça a été une étape importante, avant d’aller, si besoin, devant la préfecture », explique Pablo Krasnopolsky de RESF94. La préfecture prétend que « rien ne s’oppose à ce que la cellule familiale se reconstitue en Algérie et que la scolarité des enfants s’y poursuive ».  Si : le bon sens s’y oppose. Ibtissem est en seconde et Abdelkrim, ancien du lycée Jean-Macé et élu élève au CA, actuellement en licence, a un titre de séjour « vie privée et familiale », précise le tract de  RESF. La demande de recours gracieux qu’ils ont faite n’a pas encore reçu de réponse. 

Gwénaël le Morzellec