Francine De Lellis, l'ESV natation, son ancrage

Publié le 14 octobre 2025 Modifié le 14 octobre 2025
L’histoire de Francine De Lellis est celle d’une continuité familiale. Vis-à-vis de sa famille d’origine, d’abord. Cette femme dynamique, au regard droit et à la voix posée, raconte son parcours intimement lié à Vitry. Un parcours entamé par son grand-père, arrivé sur la commune dans les années vingt. “Il était ouvrier chez Ponticelli”, évoque-t-elle. Ponticelli Frères, spécialisés dans la tuyauterie industrielle. La mère de Francine est née à Vitry, avant que la famille ne déménage à Orly. Mais le récit le plus singulier est celui qui concerne sa famille d’adoption, à savoir la section natation de l’ESV !
Quand Francine emménage à Vitry avec ses parents dans les années soixante-dix, à la maison l’ambiance est compliquée. L’adolescente rejoint le club pour apprendre à nager. Là, les bénévoles d’une grande gentillesse, les copains, la solidarité, tout y est. Francine trouve son ancrage et ne le quittera plus. Si elle n’y nage plus, elle est la secrétaire de l’association depuis plus de vingt ans, fonction doublée depuis quelques années par celle de secrétaire de l’ESV omnisport. Elle n’y nage plus, mais d’autres nagent pour elle… À commencer par son mari, Hervé, au sein de la section adulte loisir et compétition. Hervé, Vitriot de toujours, kiné et ostéopathe, a son cabinet rue Grétillat, dans leur maison que “son père a construite, aidé de ses frères”, précise Francine, ton direct et souriant.
La natation une histoire familiale
Ensemble, ils ont trois filles, Anaïs, Éléa et Carla. Adultes aujourd’hui, elles ont toutes trois rejoint le club quand elles étaient enfant, allant jusqu’à la compétition. Anaïs y est toujours, aux côtés de son père. “Notre souhait, c’était avant tout qu’elles sachent nager. Elles y ont rencontré des entraîneurs qui leur ont donné envie d’aller plus loin”, salue Francine. La benjamine, Carla, vient même, dans le cadre de ses études supérieures d’événementiel sportif, y effectuer un contrat d’alternance. Celle-ci y souligne “l’esprit d’amitié, l’ouverture d’esprit et les valeurs de la vie en communauté. C’est l’ESV qui m’a donné envie de faire ce métier !”
Chez les De Lellis, on en est convaincu, la natation permet de renforcer la persévérance et l’endurance mentale. Et cette détermination donne parfois des ailes. Anaïs et Éléa sont aujourd’hui kiné et osthéopathes accomplies, et travaillent avec leur père. Qui, lui, a concrétisé en 2010 le projet ambitieux et utile au territoire de monter une maison médicale pluridisciplinaire (médecine générale, orthophonie, psy, sage-femme…) à côté du cabinet.
Bénévole à plein temps
Longtemps secrétaire médicale, y compris aux côtés de son mari, Francine dédie aujourd’hui le plus clair de son temps à l’ESV : organiser des événements – 12 heures aquatiques, espace ESV lors du Grand forum de rentrée les 6 et 7 septembre… –, gérer les inscriptions, tenir des réunions parfois jusqu’à des heures tardives… “Cela représente l’équivalent d’un temps plein, acquiesce-t-elle. Avec la présidente, Nathalie Perez, on ne compte pas nos heures.” Bénévolement. “J’essaye de rendre ce qui m’a été donné, gamine, explique-t-elle. C’est grâce aux bénévoles que les associations sportives peuvent pratiquer des cotisations abordables. Et celle de l’ESV natation est la plus basse du département dans la discipline.” Elle n’oublie pas non plus que c’est “l’ESV, section foot avec Daniel Bruneau, qui a permis à mon petit frère, à l’époque, de ne pas partir en vrille”, c’est-à-dire d’éviter les bêtises et de poursuivre ses études.
“L’entrée au club, résume-t-elle, a eu un impact sur toute notre vie.”
Elle consacre aujourd’hui sa détermination personnelle à le faire vivre et le rendre accessible au plus grand nombre.
Portrait réalisé par Naï Asmar-Makni