NPNRU et ZAC des Ardoines : le tour de passe-passe du logement social

Le NPNRU est un programme porté par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), qui vise à « transformer les quartiers » en « recréant de la mixité sociale ». Mais là où on pourrait n’y voir qu’un organisme à but non lucratif ayant à cœur d’embellir la ville, il s’agit en réalité du bras armé des promoteurs, toujours avides de nouveaux mètres carrés à construire, et surtout à vendre.

Car si l’ANRU finance abondamment ce NPNRU, ce n’est pas sans contrepar- tie : pour en bénéficier, il faut démo- lir. Et pas n’importe quoi : démolir du logement social. Attention donc ! Sous couvert de financer le logement, c’est en réalité une opportunité pour faire disparaître le logement social et le remplacer par du privé bien plus lucratif. Est-il possible toutefois de bénéficier de cette manne sans sacrifier son logement social ?

Qu’en est-il à Vitry ? Au total, 490 logements sociaux seront détruits ! Si la tour Robespierre sera épargnée et rénovée (on peut s’en réjouir), on peut se demander si la complexité de sa destruction ne l’aurait pas sauvée.

FAIRE CROIRE QUE « LA VILLE RECONSTRUIRA CHAQUE LOGEMENT SOCIAL » EST UNE IMPOSTURE.

Mais dans tous les cas, quid de ces logements sociaux détruits ?

Vitry impose 40 % de logements sociaux sur les nouvelles constructions (et c’est une bonne chose), et sur la future ZAC des Ardoines beaucoup seront construits.

Mais ces constructions sont indépendantes du NPNRU : ces futurs logements sociaux ne peuvent pas être comptés comme remplaçants ceux détruits. Faire croire que « la ville reconstruira chaque logement social » de cette manière est une imposture ! Pour cela, il faudrait compter ces reconstructions en dehors des nouvelles ZAC !

Et maintenant que la ville s’est engagée aux Ardoines et a accepté les destruc- tions exigées par l’ANRU, elle a perdu ses leviers de négociation. C’est une perte sèche pour le logement social et un gain tout aussi substantiel pour les promoteurs.

D’autres villes font elles pire que nous ? Probablement. Est-ce pour autant qu’on ne pouvait pas faire mieux, ou qu’il faut l’accepter ? Certainement pas !

David Montava
Groupe Changeons Vitry en mieux
www.vitryenmieux.org