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Vitry plus que jamais mobilisée pour l'emploi
Publié le 10 janvier 2025 Modifié le 31 juillet 2025
Malgré un contexte économique et social difficile, les forces vives de Vitry restent mobilisées pour l’emploi. Syndicats et salariés mènent ensemble des actions avec l’appui de la municipalité. Celle-ci utilise aussi des outils anti-chômage et un programme d’aménagement urbain générateur d’emplois.
La création d’emplois est une priorité pour la municipalité de Vitry, où 9 450 habitants étaient inscrits à France Travail fin octobre. Plus de 1 000 recherchent des postes dans le commerce et la logistique, et 1 500 dans les services aux personnes.
Ancienne ville industrielle, Vitry dispose d’atouts comme des entreprises historiques, un réseau de transports en commun et un futur métro. Bien que la compétence économique soit transférée au territoire Grand-Orly Seine Bièvre (Gosb), la ville s’efforce d’attirer des entreprises et des emplois, notamment en équilibrant logements (8 000) et emplois (20 000) dans l’opération des Ardoines. De nouvelles activités s’installent dans la Zac Gare Ardoines, où l’hôtel logistique Sogaris devrait embaucher 350 à 400 salariés.
D’autres projets incluent une entreprise de livraison de colis prévoyant 200 recrutements d’ici 2030 et un site de maintenance du futur métro offrant 230 postes. Des locaux commerciaux et artisanaux sont également disponibles dans la zone.
Pause de la première pierre de l’hôtel logistique Sogaris aux Ardoines (Octobre 2021)
Nouvelles activités dans les aménagements
La municipalité porte également cette préoccupation dans le projet de renouvellement urbain Cœur de ville qui prévoit la création de deux nouveaux pôles économiques (12 800 m²) et de nombreux nouveaux commerces (2 900 m²), ou dans les zones d’aménagement concerté comme Rouget-de-Lisle, où un Ehpad médicalisé, la Passerelle des arts, entre en activité au premier semestre 2025. “Il aura besoin de compléter ses équipes”, promet sa directrice, Caroline Danscoine, au groupe DomusVi. Au rez-de-chaussée des récentes constructions de logements, des commerces ont pu s’installer.
Pour les plus précaires, la ville s’est dotée d’outils, comme la mission locale et le Plie, qui sont en lien avec les entreprises vitriotes. “Les jeunes en insertion trouvent dans la commune des places à la RATP, Burger King ou Âge et vie, et dans le BTP avec les chantiers du Grand Paris Express et des Ardoines”, observe, encourageant, Sébastien Vergne, chargé de relations entreprises à la mission locale.
Enfin, la ville et le Gosb organisent des rencontres entre demandeurs d’emploi et employeurs : portes ouvertes à Stef et Âge et vie ou encore Forum pour l’emploi de Vitry dont la troisième édition est prévue en avril.
Pour répondre aux défis de l’emploi, Vitry-sur-Seine mise sur la diversification économique, en soutenant l’implantation d’entreprises et en favorisant la formation professionnelle.
Les piliers des formations et des rencontres
La ville n’oublie pas la formation, souvent prérequis à l’emploi. L’Éco-campus du bâtiment, implanté sur le domaine Chérioux, vient de diplômer sa seconde promotion, soit 380 élèves. “Leur insertion professionnelle, à 92 %, confirme l’adéquation de la formation avec les besoins des employeurs”, souligne Magali Melenotte, directrice générale. Plus de mille apprentis, du CAP au bac+2, y bénéficient de formations pour répondre aux évolutions des métiers du bâtiment : peinture, plomberie, couverture, électricité et génie climatique.
D’autres secteurs sont ciblés
Le 21 janvier, l’établissement propose une information pour découvrir en mars 2025 les métiers du textile de récupération et de la mode durable avec, à la clé, des formations professionnalisantes (info@plieivryvitry.fr). Enfin, quand l’emploi est menacé, la ville se mobilise auprès des salariés pour le sauvegarder. “Le soutien des élus aux caisses de grève et à la logistique, barnum, table pour le confort du piquet de grève, facilite la cohésion pour sortir victorieux ou avec des avancées”, indique Renaldo Raych, secrétaire de l’Union locale CGT. À l’automne, l’hôtel de ville recevait les grévistes de Sanofi, groupe qui prévoit 288 licenciements. Un peu plus tard, Pierre Bell-Lloch, le maire, participait au rassemblement politique devant le siège du groupe pour manifester son soutien aux salariés concernés.
En lutte pour le service public
Aux côtés des parents d’élèves, des enseignants, du personnel hospitalier, des agents municipaux… La ville se mobilise pour dénoncer la dégradation du service public fragilisé par la baisse des dépenses de l’État.
Le mercredi 27 novembre, au collège Josette-et-Maurice-Audin, enfants et parents se rassemblent devant le portail, où la majorité des élèves ne se rendra pas en cours. “Le collège est mort”, affichent plusieurs panneaux. Les raisons de cette mobilisation incluent le manque de personnel administratif, d’AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) et le nombre élevé de professeurs absents non remplacés. Delphine, représentante de parents d’élèves à la FCPE, souligne :
“Le rectorat nous affirme qu’il peine à recruter des candidats sur ces postes, ce qui n’est pas surprenant lorsque l’on prend connaissance du salaire que gagne une AESH.”
Ce phénomène touche également d’autres services publics, où le personnel constate que “les salaires ne sont pas ou peu valorisés, les moyens alloués baissent, quand les contraintes augmentent.” Les revendications incluent une meilleure reconnaissance des agents de la fonction publique, une retraite à 60 ans à taux plein et une hausse de la valeur du point d’indice.
Sophia Camelia Amimeur, conseillère municipale déléguée à l’Enseignement secondaire, déclare : “Toutes ces actions se rejoignent autour d’une pierre angulaire : l’engagement pour l’intérêt général et l’égalité.” La lutte est d’actualité, notamment face à un projet de loi de finances qui prévoyait une réduction des dépenses publiques de 41,3 milliards d’euros en 2025