"Un projet fou…" avec des patients du CATTP
Publiée le 09 mars 2020 - Mise à jour le 10 mars 2020
Culture
Jean-Marc Bourillon, réalisateur et infirmier au centre d’accueil thérapeutique de Vitry, a reçu le prix du meilleur long métrage au Festival international du film sur les handicaps, le 12 février, pour son film "Un projet fou"…, à l’affiche le 24 mars aux trois Cinés Robespierre. Rencontre.
- Comment vous est venue l’idée de réaliser ce film "Un projet fou…" avec des patients du CATTP ?
En fait, avec le groupe de patients nous faisions des ateliers vidéo depuis plusieurs années puis nous avons réalisé un court métrage de 5 minutes « Notre histoire » qui posait déjà la question, est-ce que, en tant que malade psychique, l’on peut faire un film ? Ce film a obtenu le premier prix du court documentaire au même festival il y a deux ans. "Un projet fou…" est donc son développement logique avec Arnaud, un patient, qui rêve de faire un film, mais quel film ? Sentimental ? Romantique ? Un western ? À partir de là, il essaie de convaincre ses copains du centre. Et ça marche…
- Votre film a reçu le prix du meilleur long métrage au Festival international du film sur les handicaps, sacrée satisfaction, non ?
Oui, bien sûr. C’est un travail d’équipe, une vraie aventure, nous sommes tous très contents. Le résultat est un film avec de l’humour, de la gravité, des échanges profonds tels que l’on peut les voir dans les films habituellement. Il y a eu des questionnements, peut-on parler de la maladie, en rire ou pas, quelle histoire raconter ? Le scénario s’est en partie écrit au fur et à mesure des impros qui prenaient parfois des chemins inattendus teintés d’humour et d’autodérision.
Les patients ont nourri chaque séquence avec une spontanéité et une richesse désarmante, de vrais professionnels !
Ce qui est sûr, c’est que je n’aurai pas imaginé tous les dialogues que nous entendons, c’est tellement naturel… Et c’est ce qui donne de la force au film.
- Réaliser ce film fut-il vraiment un projet fou ?
Oui, mais surtout beaucoup d’investissement personnel et beaucoup d’heures de travail. C’est passionnant. "Un projet fou"…, c’est un clin d’œil, bien évidemment, puisque les neuf acteurs sont des patients du CATTP. J’ai exercé en tant que graphiste pour la télévision puis réalisateur de films d’entreprise pendant 25 ans, cela nous a aidés. Puis, j’ai une amie monteuse, Laurence Étienne, qui a visionné les premières scènes et qui a trouvé cela très intéressant, elle a donc contribué au scénario, et a réalisé le montage de manière bénévole. Le matériel dont nous avons disposé est notre propre matériel, tournage et montage, et nous n’avions aucun moyen financier sinon pour aller assister au festival grâce à l’hôpital et au service Handicap de la mairie de Vitry.
- Vous avez bénéficié d’autres complicités ?
Oui, comme nous faisons des ateliers depuis 7 ans à la Briqueterie, centre de développement chorégraphique national du Val-de-Marne, nous avons des liens privilégiés avec le personnel et les danseurs. Ils nous ont prêté leurs locaux pour le tournage de la séquence finale du film en faisant participer une partie de leurs équipes en tant que figurants. Un ami proche, cameraman, Marc Toulin, est venu ce jour-là pour me seconder.
Interview réalisée par Christiane Grave
Paroles d'acteurs
Laetitia Lenquette, responsable du secteur Handicap à la ville de Vitry, a vu le film en avant-première. "Ce sont des personnages attachants. Il y a la force de la simplicité. Je suis sortie heureuse. Vraiment, c’est à voir. D’ailleurs, le 24 mars, j’y retourne." |
plus d'infos
Film : UN PROJET FOU
Aux 3 Cinés Robespierre
mardi 24 mars à 19h
Réalisateur et infirmier au CATTP de Vitry-sur-Seine, Jean-Marc Bourillon a tourné, avec ses patients, le long métrage « Un projet fou », qui a reçu le Prix du meilleur long métrage fiction 2020au Festival international du film sur les handicaps.