Erwan Zidi, médecin engagé au centre Covid-19

Publiée le 16 avril 2020 - Mise à jour le 23 avril 2020

Erwan Zidi, médecin généraliste exerçant à Vitry, s’est engagé dans le centre Covid-19. © Sylvain Lefeuvre

Erwan Zidi, médecin généraliste exerçant à Vitry, s’est engagé dans le centre Covid-19. Une semaine après son ouverture, il fait le point sur son fonctionnement et sur la situation sanitaire.

Comment fonctionne le centre Covid-19 de Vitry ?

Il fonctionne uniquement sur rendez-vous, pour des patients adressés par leur médecin ou le SAMU, qui a mis en place des procédures de régulation selon les symptômes présentés. Les patients peuvent aussi être adressés par les infirmiers et pharmaciens pour avis ou suivi. Une dizaine de médecins et une dizaine d’infirmières y assurent des vacations pour accueillir et prendre en charge les patients. On en accueille une quinzaine par jour en moyenne, avec un pic à 27 dimanche dernier.

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans ce projet ?

C’est un équipement indispensable pour une ville comme Vitry, la plus grande du département. Certains patients sont fragiles, d’autres ont des conditions de vie ou de promiscuité qui sont des vecteurs de contagiosité. Il répond aussi à un besoin pour les patients qui n’ont pas de médecin traitant, où dont le médecin traitant est absent, malade, ou ne peut les recevoir dans de bonnes conditions.

N’avez-vous pas d’inquiétude pour votre santé ?

Je suis médecin, je fais mon travail ! Et puis, en bonne santé et sans facteur de risque, je n’ai pas vraiment de crainte, non… D’ailleurs, nous n’avons pas rencontré de difficulté pour constituer une équipe, essentiellement de médecins exerçant à Vitry, qui se rendent tous disponibles.

Comment travaillez-vous avec les services municipaux ?

Les services de la ville ont été très réactifs pour monter ce centre en un temps si court, dans une période où il est si difficile de se fournir en matériel de protection ou en équipement médical. Ils restent réactifs et très disponibles pour répondre à nos questions, à nos difficultés, 7 jours sur 7, à n’importe quelle heure, c’est assez exceptionnel.

Où en est-on de l’épidémie ?

La situation semble s’améliorer, sans doute grâce au confinement et aux gestes barrières. En revanche, elle reste particulièrement difficile dans les services de réanimation, notamment en ce qui concerne les équipements. Quant au matériel de protection, notamment pour les soignants, on rencontre des difficultés, certes au niveau mondial, mais qui auraient peut-être pu être anticipées et mieux gérées.

Comment envisagez-vous les annonces de déconfinement à partir du 11 mai ?

Je pense qu’il s’agit d’une hypothèse, qui peut être contredite et remise en cause en fonction de l’évolution de la situation. On découvre le virus, les données scientifiques ne sont pas encore suffisamment solides pour garantir des projections à moyen terme.
La vaccination reste probablement le seul moyen efficace de lutter contre ce virus, mais cela prendra du temps, et il est illusoire de maintenir un tel confinement pour tous jusqu'à l'obtention d'un vaccin puis la réalisation d’une campagne de vaccination à grande échelle. Comme il est illusoire de penser que, face à la pandémie mondiale, on pourra disposer de tests pour l’ensemble de l’humanité. Il va nous falloir apprendre à vivre avec ce virus, en continuant à appliquer les gestes barrières, à encourager le port du masque notamment dans les espaces confinés, à protéger nos anciens et les plus fragiles. Et, pour l’instant, les scientifiques ignorent si la mémoire immunitaire des personnes qui sont déjà tombées malade est totale et durable. Elles devront, elles aussi, continuer à prendre des précautions.

Continuez-vous à recevoir vos patients dans votre cabinet ?

Oui, le matin, et je vais au centre Covid-19 l’après-midi. On connaît les conséquences dramatiques économiques et sociales du confinement. Il ne faut pas oublier les conséquences sanitaires. Il est absolument nécessaire que les patients fragiles ayant des pathologies chroniques gardent le lien avec leur médecin. Les grandes difficultés face à cette crise sanitaire majeure ne doivent surtout pas laisser de côté les patients souffrants d'autres pathologies chroniques.

Marjorie Andrès

 
  • Larbi daouadji Abdel Kader le 06/05/2020 à 00:54

    Très fier d'être un des patients d'erwan Zidi ainsi que les membres de ma famille.. appréciant ses qualités de médecin,alliant celles humaines connues par nous,au service des citoyens de la ville de Vitry sur Seine ,un grand merci docteur pour votre contribution pour votre action [...]Lire la suite

  • Fort michel le 26/04/2020 à 18:55

    Bravo Monsieur Zidi pour votre dévouement !!Je suis fier de vous avoir comme mon médecin traitant et le France a la chance d’avoir des hommes tel que vous !!!Encore bravo ????????Lire la suite

  • EME le 23/04/2020 à 07:01

    très bien je suis as a la retraite depuis 9 ans, 68 ans je suis contente du boulot des médecin et de tous, mais en dehors du domaine technique, le pb psy est un peu mis a part , dommage car enfermé dans la boite en appartement a des effets , dépression prise de poids plus le gout de la vie [...]Lire la suite

 
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