Rentrée spéciale et attendue  

8h15, le 1^er septembre. À Joliot-Curie B, le soleil matinal ne touche pas encore la rampe d’accès aux portes de l’école que Leïla, 43 ans, y patiente déjà avec ses deux filles toute pimpantes. Aya entre en CM1 et Ibtissen en CM2. L’une a le masque sur la bouche, l’autre dans sa poche.

"On est contentes : on s’est rendues compte que l’école tient une part importante dans notre vie… "Un ami qui accompagne son fils <font size="4"><font face="Arial">–</font></font> lui il préférerait rester en vacances <font size="4"><font face="Arial">–</font></font> salue Leïla en lançant : "pourvu que ça dure, surtout qu’on ne soit pas reconfinés, parce qu’avec les enfants, c’était difficile !"

À l’école Joliot-Curie B

Pour ce jour spécial, joyeux et fébrile, la nouvelle directrice a choisi de répartir l’entrée en deux flux. Quand la sonnette retentit, de nombreux adultes, tous couverts de leur masque, scrutent déjà les listes des classes affichées au mur extérieur, et les enfants rejoignent leur enseignant, aidés par l’AVS et le professeur de CP qui verbalise le plus possible la chaleur de son accueil (difficile de manifester son sourire sous un masque) : « Et bien mon Loulou, garde ton sourire ! »

"Je suis très heureux, déclare pour sa part, Djamel Hamani, premier adjoint au maire, en visite dans cette école, cela annonce, je l’espère, un retour à la vie normale." Cette rentrée comporte plusieurs enjeux selon lui : "un enjeu de contact direct avec l’école après 6 mois d’absence pour certains. Un enjeu pour la réussite scolaire alors que les parents sont parfois en difficulté pour soutenir leur enfant dans leur scolarité. Et, enfin, un enjeu sanitaire, car il y a des signes de reprise de la pandémie et il nous faut être protégés".  Un bémol, d'après Kindia : "C’est décevant de ne pas pourvoir accompagner mon fils à son entrée en CP", souligne-t-elle, malgré tout compréhensive.

Au groupe scolaire Anatole-France

À 8h30, au groupe scolaire Anatole-France, des élèves accompagnés de leurs parents sont également déjà présents. "Les enfants sont vraiment pressés d’aller à l’école, de retrouver leurs copains, leur classe, leur routine, explique Kevin, le papa de Lilou en CM1 et Nolan en CM2. Ils se sont levés à 6h ce matin et on attend ici depuis 8h." Pour cette rentrée, qui s’effectue dans un contexte sanitaire pas simple, Kevin n’est pas particulièrement inquiet.

"Il faut respecter les gestes barrières, le port du masque, se laver les mains régulièrement, et ça devrait aller, estime-t-il. Il faut apprendre à vivre avec le virus. La reprise de l’école, c’est un soulagement pour les enfants qui vont retrouver leurs bases, et pour moi, qui vais reprendre le travail."

Des gestes barrières que Nadine Ouvrat, directrice de l’école maternelle, rappelle aux parents qui se pressent devant la grille, tout en les guidant et les rassurant.

"Des attitudes de chacun dépend le bon déroulement de cette rentrée, rappelle-t-elle. Nous avons essayé de mettre en place un fonctionnement cohérent qui nous permet d’accueillir les enfants en sérénité et bienveillance."

"Ce qui est important, souligne Isabelle Ougier, adjointe au maire chargée de l’Éducation, présente devant l’école pour  accueillir et accompagner, c’est que les enfants ont vraiment envie de reprendre l’école, ils arrivent avec un grand sourire. Aucune école numérique ne remplacera l’école en présentiel. De notre côté, on fait tout pour que cette rentrée se déroule le mieux possible : assurer la propreté des locaux, offrir les fournitures aux élèves de l’élémentaire, informer les parents… Et, quoi qu’il arrive, on sera là pour accompagner au mieux."

9h. Les portes s’ouvrent, les enfants réinvestissent l’école pour une nouvelle année. Bonne rentrée à tous les petits Vitriots !

Marjorie Andrès et Gwénaël le Morzellec

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Rentrée scolaire 2020