Les librairies vitriotes fermées… mais ouvertes !

Publiée le 13 novembre 2020 - Mise à jour le 13 novembre 2020

© Sylvain Lefeuvre

Deuxième confinement oblige, Le Tome 47 et Les Mots retrouvés se sont organisés pour vendre des livres autrement. Bilan après deux semaines de commandes livrées sur le pas de la porte…

Lors du premier confinement, Grégoire du Tome 47 avait trouvé l’astuce : il livrait ses clients à vélo ! Pour ce deuxième temps de crise sanitaire, c’est aux habitants de se déplacer en boutique. Non pas pour partir à la recherche d’une pépite de littérature ou d’un cadeau pour le petit dernier, mais pour payer et récupérer une commande passée par mail, téléphone ou sur la plateforme paris-librairie.fr et livrée en 4 à 6 jours (les délais des fournisseurs étant plus longs en ce moment).

« Les clients ont suivi, ça fonctionne plutôt bien », explique le libraire.

Engouement pour les services de proximité

Pour lui, comme pour Isabelle de la librairie généraliste Les Mots retrouvés, l’engouement pour les commerces de proximité, et en particulier les librairies, est une réalité.

« Les gens ont pris conscience de l’importance de nous soutenir et beaucoup se détournent des géants du e-commerce. C’est aussi parce que nous sommes à moins d’un kilomètre de chez eux  », note-t-elle.

Malgré l’embellie observée par les deux professionnels, la période est compliquée à gérer. « Le traitement des mails et des appels prennent énormément de temps. Les commandes portent surtout sur les nouveautés, mais le fond du stock bouge peu car personne ne flâne. On a plus de monde, plus de commandes, mais plus de frais », raconte Grégoire.

Tous deux déplorent l’impact sur leur métier de libraire, l’énergie à déployer, la difficulté de guider les clients, de proposer des titres, même si cela reste possible par le biais de « coups de cœur » sur la page Facebook des librairies.

« On est devenus des machines ! » regrette Isabelle, qui se rappelle le temps où sa librairie ouverte accueillait les curieux, permettait de bavarder dans une ambiance chaleureuse.

L'occasion d'échanger

Heureusement, le contact avec les Vitriots perdure, même sur le trottoir. « On a mis une petite table à l’entrée. Les gens sont contents, ils nous félicitent, nous encouragent. Pour certains, la sortie à la librairie représente un moment pour échanger, peut-être un des seuls de la journée », confie Isabelle. C’est même pour elle l’occasion de remettre en question son offre de livres avec des demandes et une clientèle qui se sont beaucoup diversifiées. « Les commandes concernent tous les domaines et très peu ce qu’on possède en magasin ! »

Des inquiétudes pour les fêtes de fin d'année

Elle s’inquiète tout de même pour la période hivernale, la météo qui découragera peut-être certains de faire la queue dehors, les commandes pour Noël qui, si elles doivent continuer sur ce mode, risquent de s’accumuler. « Noël représente un quart de mon chiffre d’affaire annuel. Si ma librairie ne redevient pas accessible, ça va être compliqué », analyse Grégoire.
Isabelle précise : « On a tout de même passé nos commandes comme si on rouvrait le 1er décembre et prévu de motiver les clients (par mail) à commencer leurs courses de Noël en avance. »

Une bonne idée pour occuper les longues soirées de novembre.

Katrin Acou-Bouaziz

Les Mots retrouvés - 2, bis avenue du Parc - 01 45 97 94 42
Le Tome 47 - 47, avenue Guy-Môquet - 09 72 41 55 39

 

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