SOS école en colère

Publiée le 25 novembre 2020 - Mise à jour le 27 novembre 2020

© Sylvain Lefeuvre

Les parents d’élèves se sont mobilisés pour faire entendre leur voix devant l’hôtel de ville le 25 novembre : où sont les remplaçants des profs absents ? Une action école morte est prévue mardi 1er décembre.

Le mécontentement gronde chez les parents d’élèves au rythme des non-remplacements de professeurs que leurs enfants subissent à l’école. En colère, ils se sont donné rendez-vous sur le parvis de l’hôtel de ville, le 25 novembre. Le matin, puis l’après-midi, ils dénonçaient le non-remplacement de professeurs, situation chronique dans l’Éducation nationale, encore aggravée par les absences liées à la pandémie.

Ils ont été soutenus par la visite du maire, Pierre Bell-Lloch, et d'Isabelle Ougier, adjointe au maire chargée de l'Éducation.

"Classe vivante" sur le parvis de la mairie

Urgence éducation 94, nouvelle association, a occupé le parvis dès 8h30 sous la forme d’une « classe vivante » éphémère avec chaises, tables, tableau noir et élèves, panneaux « stop violences faites aux enfants » et témoignages amplifiés au micro. « Ce matin, avec les enfants, nous avons mis en scène la classe surchargée qui accueille les élèves d’autres classes à cause de profs non remplacés », explique Monia Mahmoudi, présidente de l’association, qui s’oppose aux opérations « école morte », pour « ne pas bloquer l’accès à l’école pour faire entendre ses droits ».

« Il faut remplacer les profs, ajoute-t-elle, renforcer le savoir, sinon on favorise le décrochage scolaire, des enfants qui trainent dans la rue faisant de plus ou moins bonnes rencontres et la délinquance juvénile. »

Mécontentement grandissant

Devant l’hôtel de ville, à 14h cette fois, c’est un collectif de parents indépendants, soutenu par la FCPE,  soit près de 120 personnes de plus d’une dizaine d’écoles et établissements, qui s’est réuni. « Sur les échanges des réseaux en ligne, les mécontentements grandissaient ces derniers temps, on a décidé de créé un groupe WhatsApp, et voilà », explique Sylvie, parente d’élève à Joliot-Curie.

Les enseignants, aussi présents, témoignent de leurs difficultés et détresse lorsqu’il faut  accueillir les élèves des classes sans prof, répartis dans les autres classes.

« Toute la journée, ils travaillent sur des fiches, et encore, lorsqu’on a le temps de leur en donner ! Alors, certains dorment en classe ou ne viennent parfois que par demi-journée. Les parents sont inquiets pour la scolarité de leurs enfants. »

Élèves porteurs de handicap en détresse

Linda se révolte de l’absence d’un prof de classe ULIS pour les enfants porteurs de handicap… depuis 7 semaines. Ces enfants sont répartis dans les autres classes, ce qui est très fatigant pour les profs sollicités.

« Mon fils n’a plus d’EASH depuis un an (11 sont manquants dans l’école selon le syndicat Snudi-FO), c’est pourtant quelqu’un qui l’avait beaucoup aidé à prendre confiance en lui. »

Hydin, maman d’une fille porteuse de handicap, témoigne aussi, tout bas : « elle peut évoluer très vite, mais il n’y a plus d’enseignant. Comme c’est très compliquée pour elle de changer de visages de camarades de classe, je garde ma fille chez moi, s’attriste-t-elle. Elle va oublier ses acquis. »

268 jours perdus depuis deux mois

"Depuis 2 mois, on totalise 268 jours non remplacées sur seulement 7 écoles vitriotes", s'insurge Nageate Belahcen, responsable à la FCPE départementale, invitée à s’exprimer : soit 45 et 37 jours pour les 2 élémentaires à Cachin 25 pour la maternelle, 41 pour Moulin dont 14 jours pour un CM1, 31 pour un CE1 de Langevin, encore 18 pour Blaise-Pascal, 13 pour deux classes de Makarenko.

Dans quelques jours, le 1er décembre, cette organisation prévoit parmi d’autres étapes une opération école morte et envisage, à terme, de saisir le tribunal.

Mobilisée à leurs côtés, la municipalité fait remonter les inquiétudes à la direction académique de l’Éducation nationale.

L'après-midi même, le maire, Pierre Bell-Lloch, s'entretenait avec les inspectrices d'académie.

« Et nous irons jusqu’au ministère avec l’ensemble de la communauté éducative s’il le faut, déclare-t-il. Pour obtenir les moyens nécessaires et rappeler que la réalité sur le terrain n’est pas du tout la même que celle décrite dans les discours. »

Gwénaël le Morzellec

Pour en savoir plus
AESH
www.education.gouv.fr/devenir-accompagnant-des-eleves-en-situation-de-handicap-12188
Classe ULIS
www.education.gouv.fr/bo/15/Hebdo31/MENE1504950C.htm

 

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