Étudiants : endiguer la précarité alimentaire

Publiée le 22 février 2021 - Mise à jour le 01 mars 2021

© Alexandre Bonnemaison

Les étudiants sont touchés de plein fouet par la crise sanitaire qui les plonge dans une grande détresse alimentaire et pécuniaire. Plusieurs résidents des logements pour étudiants de Vitry racontent leur vie, entre détresse et volonté de garder le cap, alors que la solidarité tente d'endiguer cette précarisation.

Selon une enquête de l’Observatoire de la vie étudiante sur le premier confinement, un tiers des étudiants interrogés ont rencontré des difficultés financières, 19 % ont restreint les achats de première nécessité, 23 % des étudiants étrangers n’ont pas mangé à leur faim. Plus de 500 étudiants habitent un logement en résidence spécifique à Vitry.

Une précarité qui touche à l'essentiel

Les étudiants, loin de leur famille, font grise mine ou gardent le cœur vaillant face aux contraintes de la pandémie covid. Entre 1er et 2e confinements, couvre-feu, cours à distance et perte de petit boulot et de revenus, malmenés, ils tentent de s’adapter.

Stecy est en colocation à la résidence des Estudines. Étudiante boursière, en première année à l’Institut de formation en soins infirmiers à Ivry, elle travaille également comme aide-soignante pour subvenir à ses besoins, des petits boulots en intérim, tel que la vente « difficile à trouver en ce moment », ou aide-soignante « qui ne manque pas d’offres ».

Célia, 22 ans, également à l'école d’infirmière, a l’habitude de faire ses courses de produits secs pour le mois et compte s’inscrire à l’épicerie solidaire. Pour sa dernière année, avec les contrôles et le mémoire à rendre, elle a renoncé à son travail d’appoint.

« Je dépense alors 40 euros. Je fais quand même attention à faire des repas équilibrés avec des légumes dans une base pas chère comme les pâtes ou le riz et, parfois, je dois réduire les portions. »

Aussi à Laborit, Thierno, 29 ans, jeune Sénégalais en formation de certification professionnelle en informatique digitale avoue : « au début surtout, avoir manqué de nourriture. Sans petit boulot, sans CROUS ouvert, je mangeais deux fois par jour des basiques et me rendais aux distributions alimentaires des associations ».

Un réseau de solidarité

La ville, via le CCAS, a dégagé pour eux des aides alimentaires et soutiens financiers.
contacter le Centre communal d'action sociale

Le département du Val-de-Marne avec la Croix-Rouge et le Secours populaire distribuent fruits, légumes, pâtes, gâteaux et produits de première nécessité.
> Pour bénéficier de ces distributions, contactez l'Espace départemental des solidarités

Des associations sur le terrain

Après son action de secours alimentaires étudiants fin 2020, l’épicerie Solidaire Loli’days  reçoit toujours des demandes d’étudiants qui veulent venir récupérer des colis d’urgence parce qu’ils ne peuvent plus s’en sortir seuls. L'association souhaite apporter une aide alimentaire et renforcer l’inclusion par l’accès à son épicerie aux étudiants.

L'Office municipal de la jeunesse (OMJ) effectue également des distributions à destination de tous ceux qui en ont besoin.

Le Collectif solidaire de Vitry et la bande à Feufeu qui distribuent régulièrement des denrées aux étudiants, en porte-à-porte, intervenaient le 13 février, au Bar du marché. « Cette distribution est née d 'une forte sollicitation des étudiants que nous aidons depuis le premier confinement et qui souhaitaient qu’elle se fasse dans un lieu tiers et identifié et non plus en porte-à-porte », précise Yohan Georget, un des responsables.

« Les étudiants sont invisibles, ils ont pourtant besoin d’aide. Certains sont en précarité », explique Carl Delmont de la bande à Feufeu.

L’Association Vitry Solidarité les soutient régulièrement. « Ils sont une vingtaine, mais ne se font pas spécialement reconnaître, souligne Mamadou Camara, président, et lors de nos distributions hebdomadaires alimentaires au centre de quartier Fabien, ils disent ne plus pouvoir travailler parce que les petits boulots sont suspendus et que les bourses ne suffisent pas. »

La solidarité s'organise également avec des initiatives privées. C'est le cas de ce boulanger  proche de la résidence Laborit, qui a pris l’initiative, pendant une partie du premier confinement, de donner du pain deux fois par jour.

Gwénaël le Morzellec

En savoir plus
Enquête de l'Observatoire de la vie étudiante

 

Soyez le premier à réagir à cet article

 
Laisser un commentaire
Validation *

À des fins de sécurité, veuillez selectionner les 4 premiers caractères de la série.

*Champs obligatoires

Partager sur :

FacebookTwitter

Envoyer :

Envoyer