Ouarda Serbah, le féminisme en actions

Publiée le 01 avril 2021 - Mise à jour le 14 avril 2021

© Alexandre Bonnemaison

À l’espace les Monis, aux Couleurs de la dalle, chez Femmes solidaires, avec Culture du cœur… La secrétaire adjointe du CCV, Ouarda Serbah, s’investit depuis des années au sein du tissu associatif local. Elle se confie sur son engagement féministe, et les nombreuses actions menées à Vitry et ailleurs.

D’où tirez-vous cette énergie pour pour vous indigner et vous mobiliser dans toutes ces structures ?

J’ai toujours baigné dans le milieu associatif, et cela m’occupe encore plus depuis que je suis à la retraite. J’adhère dès lors qu’une cause me parle avec la volonté de m’investir pleinement pour l’humain. Par exemple, avec l'association Ensemble pour l’avenir, nous luttons contre l’isolement, entretenons les traditions et la mémoire des franco-algériens. Chez Culture du cœur, une association nationale dont le comité du Val-de-Marne est installé à Vitry, nous offrons des places de théâtre, de cinéma, de spectacles, à celles et ceux qui n'ont pas les moyens pour que la culture ne soit pas le privilège des nantis. 

Quel a été le moteur de votre engagement féministe ? 

C’est dans mon histoire car ce combat fait partie de moi. Issue d’une famille maghrébine classique, j’ai souffert très jeune de la distinction faite entre les garçons et les filles. C’est surtout mon père qui m’a donné cette force de me rebeller et de questionner ces inégalités très tôt. Quand j’avais de mauvaises notes, il ne disait rien, se contentait de signer mon carnet. Pourtant quand c’était au tour de mon frère de ne pas travailler assez bien à l’école, il se mettait hors de lui. Un jour, mon frère lui a demandé pourquoi il se mettait en colère contre lui et pas contre moi alors que nous rendions tous les deux des bulletins médiocres. Il lui a répondu : « Elle, c’est une fille, elle va se marier et prendre soin de son foyer. Toi tu seras chef de famille, tu dois réussir ». J’ai su alors que je lutterai toute ma vie pour ne pas faire de cette affirmation une réalité. Ces violences m’ont rendue plus forte. Toute petite, j’étais déjà féministe et prête à contester toutes les injustices. 

Quelles actions menez-vous avec Femmes solidaires  ? 

Elles sont nombreuses. On pense souvent que les membres de Femmes solidaires font office d’assistante sociale. Certes, nous accueillons les femmes en difficulté, les orientons et les aidons à la réalisation de certaines démarches administratives… Mais au-delà de cet accompagnement, nous menons essentiellement des actions auprès du gouvernement, nous manifestons pour faire changer les lois. Par ailleurs, nous nous adressons à toutes les femmes, partout dans le monde. Nous luttons par exemple contre les mutilations génitales féminines, et avons obtenu la création d’une école en Ethiopie.

Majda Abdellah

 

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