Princess Erika, l’art de l’équilibre

Publiée le 29 avril 2021 - Mise à jour le 30 avril 2021

© Nicolas Wallin

Figure du reggae en France, Princess Erika s’est produite sur la scène du SUB mercredi 28 avril. Alors qu’elle finalise son 6e album, elle s’est livrée pendant quelques minutes sur son parcours.

Elle n’a jamais voulu penser sa vie en termes de carrière. Après 33 ans dans le milieu de la musique, Princess Erika conserve la même envie et la même force : ne pas compartimenter les pans de son existence de mère, épouse, sœur, chanteuse, actrice, bénévole. Plutôt que briller en se calant sur « les grooves du moment », elle recherche  « l'équilibre » et le « juste milieu » dans sa vie comme en musique. 

« Ce qui m’anime, c’est la volonté d’écrire un chef-d’œuvre, une création magnifique où compositions, arrangements, mélodies, paroles créent une harmonie qui nous touche au plus profond du cœur », explique-t-elle, installée sur la scène du SUB.


Influences littéraires

Nourrie par la littérature afro-américaine de Toni Morrison, Maya Angelou, Zora Neale Hurston, celle qui a contribué à populariser le reggae en France  à la fin des années 80, affirme dans chacun de ses morceaux son intérêt pour les cultures locales et le foklore : « où l’on vit, avec qui, ce que l’on mange, ce que l’on écoute ».  C’est pour cela, dit-elle, qu’elle est venue à Vitry, une ville « qui donne toute sa place à l’art dans sa diversité, et met à disposition des lieux pour se retrouver et échanger ».


Philosophie de l'action

Lorsqu’on l’interroge sur les causes qui lui tiennent à cœur, elle cite le handicap, mais aussi l’égalité femmes-hommes, déjà au cœur de son premier tube « Trop de Blabla » rédigée d’une traite après avoir vu sa sœur se faire  battre par son compagnon. « Je vis, je fais et je réfléchis après », explique-t-elle sur sa manière de travailler qui fait primer l'action à la réflexion. Là réside peut-être le secret de sa longévité, dans cette spontanéité assumée gage d'authenticité, mais aussi dans sa  lucidité quant à la nécéssité pour un artiste de bien s'entourer, sans rien se laisser dicter. Si son engagement féministe s’est affirmée très tôt – sa mère, Marie-Claire Matip, est la première femme d’Afrique sub-saharienne à avoir publié un livre – elle refuse en effet de se voir assigner une étiquette ou de se représenter en modèle de lutte.

« Il y a de plus en plus de femmes dans le milieu, mais on les sectorise à outrance. Je pars du principe qu'on doit avoir le droit, en tant que femme ou homme, d'écrire sur tout ce qui nous importe, pas seulement sur les sujets dans l’air du temps. »

Mais parmi ses inspirations nombreuses, et malgré sa recherche perpetuelle de l’équilibre, une préoccupation prime sur toute les autres : son rôle de mère, ses luttes et ses sacrifices. Ce n’est pas pour rien si, au SUB, elle prend soin de dédier sa première chanson  « Nouvelle Génération », à son fils, Julien, « parce que c’est un ange ».

Propos recueillis par Majda Abdellah

Retrouvez l'enregistrement du concert de Princess Erika sur le YouTube de la ville

 

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