La Maison des Vitry’haut

Le centre social du Plateau doit son nom "Maison des Vitry'haut" au vote des habitantes et habitants au début de l’année 2021 (plus de 200 participants). Et sa mascotte – un kimono ! – aux enfants du quartier qui l’ont dessinée et même construite avec l’aide d’un collectif d’artistes. Preuves que l’envie de s’investir dans un centre social ne manquait pas au Plateau.

“Le sentiment de mise à l’écart des habitants et des structures municipales du Plateau existe depuis un certain temps. Le fait divers tragique qui a secoué le quartier en 2017 a renforcé le besoin de vivre ensemble, la volonté d’agir collectivement. C’est ce qui ressortait des rencontres publiques ; marches, réunions, ateliers participatifs après le drame”, raconte Camille Larive, directrice du nouveau centre.

Une fois la décision prise de le créer en 2018, il restait à concrétiser le projet. “Or, le tissu associatif est beaucoup moins dense sur le Plateau que partout ailleurs à Vitry. On y compte six associations sur les quelque quatre cents recensées sur la ville !” reprend M^me Larive. La phase de diagnostic passée pour définir les grands axes de ce lieu (renforcer la cohabitation, favoriser la rencontre, développer des passerelles pour lutter contre la précarité et apporter un soutien à la parentalité), la municipalité décide donc de porter le projet, via le centre communal d’action sociale (CCAS), ce qui est une première à Vitry.

Une vraie reconnaissance du quartier

En juin 2020, le centre s’installe dans une petite salle située au 3-5, rue Verte, mise à disposition par la Maison de la vie associative. Une chargée d’accueil rejoint Camille puis une stagiaire. Le planning du centre se remplit alors à vitesse grand V. Des moments de discussion, les Papothématiques, ont lieu entre habitants et habitantes autour d’un thème (par exemple les arnaques ou le harcèlement). Un projet Mémoire du Plateau réunit les ados et les anciens dans la fabrication d’un recueil sur l’histoire du quartier et son devenir. Sonia Roubacka, de l’association les Am’arts, qui coordonne cette démarche, témoigne : “Si je me rapporte aux paroles recueillies, le sentiment d’abandon est réel, et ce genre de création que nous menons apporte une vraie reconnaissance”.

Des activités nombreuses et variées

Dès que la situation sanitaire le permet, le centre propose aussi du soutien scolaire, des ateliers de contes, de théâtre, de BD, socio-linguistiques, des goûters, des permanences informatiques avec le PoleS, des tournois de sport... Isabelle, maman d’une fille de 7 ans, participe dès qu’elle peut aux activités. “On croise du monde devant l’école, on reçoit le planning, et les liens se font naturellement. La dernière fois, j’ai même maquillé des enfants !” Sans compter les actions hors les murs du centre comme lors de la fabrication d’un jardin d’été à Dalou, d’une balade contée aux Lilas, de la participation au street-album du festival Mur/Murs. “Petit à petit, notre rôle sur le quartier en tant que centre social commence à être identifié. Les nouveaux locaux finiront de convaincre les habitants de pousser notre porte”, espère Camille.

En effet, le centre bénéficiera, dès le printemps, d’un espace de cinq cents mètres carrés au 15, rue Lebrun, juste à côté du nouveau marché. “Deux nouvelles personnes sont en cours de recrutement, une référente famille et un animateur qui devraient arriver début 2022”, poursuit Camille Larive, enthousiaste.

À noter  : une inauguration festive se prépare pour le printemps avec le théâtre Jean-Vilar et la ludothèque les Oursons.

Katrin Acou-Bouaziz

Le centre social du Plateau, ouvert à tous, est actuellement situé 3-5, rue Verte.
Gratuit pour le moment, il proposera bientôt une adhésion individuelle annuelle de 5 euros (10 euros par famille) hors activités payantes précises.
Au printemps prochain, il emménagera au 15, rue Lebrun