Blocus lycéens réprimés
Publiée le 21 octobre 2022 - Mise à jour le 24 octobre 2022

Les élèves de Jean-Macé bloquent leur lycée depuis le 18 octobre, soutenus par les parents d’élèves et leurs professeurs qui, avec les élus de la ville, s’émeuvent et interrogent les autorités sur les répressions dans plusieurs lycées de la ville.
Jeudi 20 octobre, plus d’une centaine de lycéens étaient rassemblés devant les grilles de leur établissement à Jean-Macé. Un troisième jour de blocage était organisé par les lycéens pour protester contre les conditions d’enseignement, projets de réformes qui les inquiètent et contre des violences policières qu’ils dénoncent à Nanterre la semaine passée et… à Vitry mardi 18 octobre.
« Nous voulons montrer notre vrai visage, celui de lycéens de Jean-Macé unis pour leurs droits dans le respect, sans violence, car les mots valent plus que les coups », expliquait, au mégaphone, une jeune élève grimpée sur les poubelles barrant l’entrée de l’établissement devant une centaine de ces camarades, des syndicalistes CGT, le maire, Pierre Bell-Lloch, et le premier adjoint au maire, Luc Ladire.
« Mardi 18 octobre, nous avons rejoint l’appel à la grève interprofessionnelle pour nous opposer à la réforme du bac pro et du bac général qui nous semble inégalitaire, contre l’inaction climatique et la répression policière à Nanterre », souligne Adèle, une des porte-paroles. « Aujourd’hui, nous continuons de porter nos revendications aussi pour la gratuité de l'école, la fin de Parcoursup, le report des épreuves de mars et contre l'islamophobie. En plus, nous apportons notre soutien aux deux élèves qui ont été mis en garde à vue à Vitry après leur arrestation lors du 2e blocage », ajoute Gwenn, représentant à la vie scolaire et délégué national de la FIDL.
Les parents, inquiétés et scandalisés par la garde à vue et des dérapages verbaux et physiques rapportés par les élèves, se sont joints à eux mercredi matin pour obtenir une entrevue au commissariat, mais en vain.
« Dans le climat politique complexe de cette période, nous appelons à ce que tout soit mis en œuvre pour préserver l’intégrité physique et psychique de nos enfants et, ce, dans le respect de leurs convictions et actions, déclarent-ils dans un communiqué de presse du 20 octobre. Nous sommes indignés de ces mesures disproportionnées prises à l’encontre de mineurs qui ne faisaient rien d’autre que de nous alerter sur leurs inquiétudes et leur désarroi. »
Les élus de la ville sont revenus vendredi 21 octobre pour veiller à ce que tout se passe bien. Les professeurs quant à eux ont appelé à la grève pour soutenir leurs élèves. D’autres témoignages de violences à l’encontre des élèves ayant rejoint le mouvement au lycée Chérioux ont été rapportés vendredi 21 octobre.
Pierre Bell-Lloch, maire Vitry-sur-Seine, est présent aux côtés des élèves mobilisés pour défendre leur avenir.
« Nous leur assurons tout notre soutien, déclare-t-il. L’école publique doit former les citoyens de demain, ouverts sur le monde et émancipés. Pourtant, la puissance publique organise un système scolaire à deux vitesses, de plus en plus inégalitaire et exempt d’ambition, alors même que le rôle crucial de l’enseignement fondamental n’est plus à démontrer. La municipalité engage toutes les démarches nécessaires auprès des institutions afin d’établir la réalité des faits, notamment à travers une interpellation du commissariat et de la sous-préfecture. »