Une Vitriote lauréate du prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco

Publiée le 15 novembre 2022 - Mise à jour le 15 novembre 2022

Lucie Ries mène des recherches sur la dépollution de l’eau, un enjeu fondamental pour la planète. À 30 ans, cette Vitriote, maman de deux petites filles, est déjà postdoctorante dans un laboratoire de l’ENS. Pour ses travaux, elle vient d'être désignée lauréate du prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco.

Lucie Ries, 30 ans, le dit : “Je suis plutôt une impatiente, dans la vie courante...” Nous l'avons rencontrée dans sa résidence, au Plateau. Cette Vitriote, chercheuse postdoctorante dans le laboratoire de physique de l’École normale supérieure de Paris, reconnaît, au lendemain de la remise de son prix Jeunes Talents 2022, décerné par L’Oréal et l’Unesco le 12 octobre, qu’elle apprécie quand le quotidien se déroule sans à-coup. “Un paradoxe ! s’exclame-t-elle, parce que dans ma vie professionnelle, je passe mon temps à sauter par-dessus des obstacles, à me poser des questions. Elles me traversent le soir chez moi, si bien que le matin j’ai hâte de trouver les réponses au travail.”

Accélérer la transition écologique

Lucie, dans un sourire plein d’aplomb, explique son projet : “impacter la société en accélérant la transition écologique grâce à mes recherches”. Cette Vitriote, sûre d’elle, conçoit et fabrique des pièces en 3D, ajuste des mécanismes puissants pour filtrer l’eau d’assainissement par un système de membranes en nanomatériaux bloquant les micropolluants, comme les pesticides ou les hormones, ou encore expérimente la voie des champs électriques moins coûteuse pour désaliniser l’eau de mer. “Avec mon équipe de cinq personnes, nous allons voir les industriels avec les filtres fabriqués”, explique-t-elle. Une passion pour le bricolage qui remonte à l’enfance et se double d’une envie de faire connaître la recherche auprès des industries.

En quête de liberté et d’harmonie

Fille d’une mère travaillant dans la communication et d’un père dans l’audiovisuel originaires de la Meuse, elle grandit au côté de son frère près de Nancy et mène un parcours scolaire et uni-versitaire persévérant en lycée scientifique, école d’ingénieur et doctorat. Déterminée et pressée, elle préserve cependant sa quête de liberté et d’harmonie. Ce qu’elle résume dans son goût pour la pratique du vélo avec lequel “on va partout sans combustible grâce l’équilibre, dimension qui me plaît” et sa pratique de la boxe française “efficace pour la résilience aux coups”. Elle évoque cette expérience de la liberté, l’été de ses 18 ans, lors de vacances en Espagne avec des amis, ou encore une année de découverte de ses origines en Éthiopie au sein d’une association éducative locale.

L’aventure parentale, autre liberté et tentative d’harmonie, il lui a fallu l’arracher. “Avoir des enfants pendant mon doctorat ? La réponse était difficile, se rappelle-t-elle. Autour de moi, il n’y avait pas beaucoup de femme qui l’avait fait.” Mais son entourage proche et professionnel l’a finalement décidée, et elle est aujourd'hui maman de deux peties filles âgées d’un an et demi et 4 ans.

Vitry, où elle est propriétaire, participe à l’équilibre de cette adepte du parc des Lilas, des animations d’été au parc du Coteau et de l’implication à l’école Langevin : “Avec le collectif des parents, je me mobilise pour les enfants et pour accompagner les enseignants et les AESH dans la crise”.

Ne pas se poser la question de sa légitimité

Promue femme d’excellence scientifique, se sent-elle une exception ? Pas vraiment, mais... “Les femmes doivent pouvoir accéder à la recherche scientifique sans qu’on n’ait plus à se poser les questions de leur légitimité”, rétorque Lucie, devenue ambassadrice auprès des lycéennes à ce propos, en vantant aussi la diversité en général. Epargnée par les freins sexistes, elle avoue, après une formation avec l’Unesco, avoir été plus sensibilisée et en alerte sur les attitudes de dédain, par exemple.

Une chose dont elle est sûre : “Vraiment, les jeunes filles qui souhaitent étudier les sciences doivent foncer. Il y a plein d’opportunité pour elles”.

Lancé en 2007 par la Fondation L’Oréal en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO, le prix Jeunes talents nationaux et régionaux révèle et récompense des jeunes chercheuses en doctorat et post-doctorat engagées dans des champs aussi variés que la médecine, la biologie, l’astronomie, la chimie, la physique ou l’informatique.

 

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