Laure Gasson, passion théâtre

Convaincue du rôle de la culture dans l'émancipation de chacune et de chacun, Laure Gasson concentre toute son énergie sur l'accessibilité aux spectacles vivants. Une conviction qui grandit depuis son enfance, à Toulouse, où elle a pratiqué le théâtre à l'école sur le temps périscolaire.

« Je suis le fruit de l'action culturelle !» s'amuse-t-elle. Elle poursuit sa passion à l'adolescence, en section théâtre du lycée Claude Monet (Paris 13), lorsque sa famille s'installe à Vitry-sur-Seine.  Après un master 2 en Direction artistique de projets culturels, Laure Gasson voyage à Rio de Janeiro, où elle travaille pour l'association Cinéma Nosso qui développe des projets socio-culturels visant à former les jeunes des  favelas aux métiers et aux techniques du cinéma.

Une année déterminante qui lui ouvre les portes de  pratiques et de spectacles foisonnants dans leurs formes, leurs inventivités, et leurs énergies.

"Vitry vibre d'une énergie incroyable"

Après 10 ans passées à la direction du théâtre municipal de la Grange Dimière à Fresnes, Laure Gasson rejoint en 2021 le TJV, comme secrétaire générale associée à la programmation. « Je défends l'idée d'un théâtre populaire exigeant, avec des spectacles alliant recherche et accessibilité, lisibles à différents degrés, portés par une réflexion esthétique, dramaturgique, de composition et engageant émotionnellement, donnant envie de venir et de revenir. Comme par exemple, les spectacles du cheptel aleïkoum ou du théâtre de l’Argument la saison passée ».

Un théâtre « vivant », à l’image de la singularité de la ville, en perpétuel mouvement, en perpétuelle construction. Un théâtre ouvert et non enfermé dans son lieu, décloisonnant le rapport scène/salle pour aller à la rencontre des spectateurs. Un théâtre où une large place est faite au regard féminin et aux femmes artistes, toutes disciplines confondues.

« Vitry vibre d'une énergie incroyable » souligne Laure Gasson, qui souhaite laisser dans sa programmation, la possibilité du temps de l'échange, de la surprise, dans et hors les murs.

Prendre le temps de tisser des liens

« On a besoin de temps pour penser pour souffler, pour inventer. Par exemple, la mise en place de partenariats avec les structures locales, notamment associatives, est une démarche longue et complexe. Il faut prendre le temps de tisser des liens à la fois solides et de confiance. »

De même avec les  3 compagnies compagnonnes pressenties, pour lesquelles elle valorise un travail au long court avec une forte présence sur le terrain de l'action culturelle. Sa programmation fait d'ailleurs la part belle aux spectacles jeunes publics, et valorise la parole des femmes. Sans exclure les artistes internationaux, Laure Gasson intègre à l'organisation de leurs déplacements une démarche écologique, travaillant à la mutualisation de leurs spectacles avec d'autres scènes. Ses choix transcrivent sa perception sensible des habitants de la ville, avec un théâtre du réel rendant compte des respirations de la société, locale, nationale et internationale.

Sylvaine Jéminet