Réforme des retraites, actions multipliées

Publiée le 22 mars 2023 - Mise à jour le 31 mars 2023

©2023 Julian Renard

Les actions contre la réforme des retraites se sont multipliées tôt hier matin dans Vitry et alentour, devant des passants souvent encourageants. À l’ordre du jour : l’appel national de l’intersyndicale à manifester le jeudi 23 mars.

8 h 30, ce 22 mars, le vent froid balaie les feux tricolores de la RD7, boulevard de Fontainebleau, près du collège Chérioux. Là, filmés par une chaîne télé, une trentaine de cégétistes des mairies de Chevilly-Larue et Villejuif et des sympathisants dans leurs vareuses fluo agitent tracts et drapeaux. « 60 ans c’est possible, 64 ans non ! » disent les banderoles tendues face aux automobilistes nombreux – chauffeurs de poids lourds compris – à encourager l’initiative à grands coups de klaxon.

« Je pense à tous ceux qui ne pourront tenir jusqu’à 64 ans »

Une jeune femme vient leur déclarer « Vous avez raison mesdames messieurs, je suis avec vous », avant de s’engouffrer dans le T9 pour rejoindre sa formation continue en numérique à l’autre bout de Paris. Kim, 28 ans, ne fait pas grève, mais est d’accord avec les grévistes à 100 %. « J’ai longtemps fait des boulots d’étudiante, tous extrêmement fatigants, dit-elle, comme caissière, technicienne de mise en rayon, alors je pense à eux, qui ne pourront pas travailler jusque 64 ans. »

« On se voit demain à la manif »

9 h 15, place de la Libération, face au MacVal, une vingtaine de militants sympathisants sont sur le point de quitter le rond-point, galvanisés par les klaxon d’encouragement, les mains tendues, et autres salutations. 

« Une dame m’a dit avec un grand sourire, continuez, on se retrouve demain à la manifestation », rapporte Laura, AESH de l’Éducation nationale, en grève, qui croit au référendum d’initiative partagée.

« Déterminées »

10 h. L’AG des agents territoriaux prend ses quartiers dans l’hôtel de ville, à l’abri de la pluie glaciale. Au micro, les représentants de la CGT pointe « la colère face au gouvernement qui ne bouge pas », et assure : « on l'aura la victoire qui rejettera ce projet de retraite et de société ». Alexia, Fatima, Mélanie, Thouria, Valérie, 5 ATSEM de 29 à 52 ans, grévistes depuis mardi, commentent.

« On est déterminées et on ira jusqu’au bout, hors de question d’assurer ce métier difficile, comme on le fait maintenant, jusque 64 ans ! »

12 h 40. Fumée de barbecue rue du Bel-Air, sous le vaste garage du centre technique municipal. Près des balayeuses, voitures de livraison des repas de la cuisine centrale et autocars, grésillent merguez et andouillettes. Personne ne pense à regarder la déclaration télévisée du président Macron qui « ne s’est pas fait comprendre ». On s’apprête plutôt à rejoindre les autres sites mobilisés en ville. Ce matin, en présence du maire, Pierre Bell-Lloch, et de Ludovic Lecomte, adjoint au maire délégué au Personnel communal, l’assemblée générale de 150 personnes a voté le blocage et la grève reconductible, et aucun véhicule de cantonniers, menuisiers, balayeurs, plombiers n’a pu quitter le centre.

« La journée de demain reste cruciale, indique un chef de service en grève, le RIP peut nous faire gagner, l’intersyndicale soudée a redonné confiance et doit nous faire croire maintenant que nous pouvons faire reculer le président. »

« Faire reculer le gouvernement »

13 h 30. Rue Berthie-Albrecht, filmés par BFM TV, plus de 200 sympathisants cernent le barbecue et la tribune des grévistes de Pizzorno, les éboueurs vitriots à la lutte très remarquée. « Le 49.3 est un déni de démocratie et, au vu de la motion de censure évitée à 9 voix près, ce gouvernement n'a plus aucune légitimité démocratique, souligne Fatmata Konaté, 4e adjointe au maire, présente avec d'autres élus. La journée de mobilisation du 23 mars est primordiale pour l'emporter sur ce projet de réforme ». Ibrahima Sidiké, salarié cégétiste à l’entreprise de collecte de déchets perturbée par la grève depuis le 7 mars, met au défi de battre le score de participation demain. Dons à la caisse de grève s’égrainent, discussions sur les modalités de manifestation se poursuivent entre enseignants, AESH, territoriaux, salariés de Sanofi, d’Engie, de la RATP, de la SNCF (12 jours de grève à Vitry), des hôpitaux. « C’est grâce aux éboueurs qu’on va gagner, pour Catherine, agent hospitalier. On ne lâchera rien ».

Gwénaël le Morzellec

 

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