Marion Lecorguillé, chercheuse scientifique distinguée

Publiée le 11 octobre 2023 - Mise à jour le 11 octobre 2023

© Julian Renard

Marion Lecorguillé, 31 ans, est la seconde Vitriote à recevoir le prix Jeunes talents L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science. À l'occasion de la Fête de la science, cette chercheuse en épidémiologie à l’Inserm sur le site de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, explique son intérêt pour cette discipline. Interview.

Que représente pour vous ce prix reçu ce 11 octobre à Paris ?

Être lauréate m’encourage à poursuivre dans ma voie de chercheuse qui me demande beaucoup de travail et me donne aussi l’occasion unique de transmettre ma passion pour la recherche aux plus jeunes filles. Mon projet de post-doctorat s’intitule : Mieux comprendre les facteurs liés au mode de vie familial et leurs déterminants sociaux pour lutter contre l’obésité infantile.

Plus de filles doivent-elles devenir des scientifiques ?

Les femmes se trouvent encore sous-représentées dans le monde scientifique : parmi les chercheurs, elles sont 30 % en France, et seuls 4 % des prix Nobel ont été décernés à des femmes dans le monde. Dans la recherche, la diversité de genre permet d’apporter des compétences variées et des idées multiples favorables à une science de meilleure qualité.

Comment est né votre intérêt pour les sciences ?

Toute jeune, j‘ai reçu le goût pour les sciences fondamentales de ma mère, pharmacienne en Bretagne, où j’ai grandi, et de ma grand-mère, professeur de SVT dans le Nord – elle m’aidait quand j’étais au collège. Puis, j’ai passé un bac scientifique, me suis orientée vers la profession médicale de sage-femme, métier que j’ai pratiqué dès 24 ans en province et à Paris. Mais j’avais envie de poursuivre dans le domaine de la recherche et j’ai alors entamé un master de recherche en santé publique. Je réalisais mes gardes de sage-femme et, en parallèle, je suivais mes cours de master. J’ai obtenu, à force de détermination, un concours pour réaliser ma thèse en épidémiologie en 2017 à l’Inserm puis obtenu mon doctorat en 2020.

Quel est votre plaisir dans votre métier ?

Je suis passionnée. J’ai chaque jour la sensation que je vais découvrir quelque chose. Ce que j’adore, c’est cette liberté de réfléchir à des sujets d’importance dans le domaine de la santé publique. En ce moment, et depuis deux ans, je travaille dans le cadre du projet européen EndObesity sur la prévention de l’obésité infantile, le taux en France de surpoids et d'obésité étant de 15 et 5 %, respectivement. L’objectif est de mieux comprendre comment des facteurs liés au mode de vie familial dans les mille premiers jours de vie peuvent influencer le risque ultérieur d’obésité chez l’enfant.

Qu'apportez-vous à la connaissance ?

Notre apport est d’élargir les connaissances au-delà des facteurs de santé liés à la mère, c'est à dire considérer les habitudes de vie du père plus les conditions socio-économiques ou démographiques de la famille. Cela permet d’apporter des arguments nouveaux, très utiles pour la prévention et les professionnels de santé. D’ailleurs, nous sommes en train de créer un module de formation professionnel certifiant.

À quoi ressemblent vos journées ?

Je peux faire les analyses sur les deux cohortes de naissances françaises que j’étudie, être en conférence pour valoriser les résultats ou chercher les opportunités de les présenter, enseigner, coordonner le projet, organiser des rencontres avec des partenaires européens, discuter des stratégies du projet.

Propos recueillis par Gwénaël le Morzellec

Ateliers, manipulations et démonstrations : plongez dans l'univers fascinant du sport et de la recherche avec les scientifiques du CNRS, le samedi 14 octobre de 14h à 18h à l'Exploradôme. En savoir plus.

 

 

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