Des polluants retrouvés dans des œufs de poules domestiques

Publiée le 29 février 2024 - Mise à jour le 01 mars 2024

© Julian Renard

Dans un communiqué en date du 20 novembre 2023, l’Agence régionale de santé Île-de-France recommande aux habitants d’éviter la consommation d'œufs de poule issus d'élevages domestiques de la région parisienne. Un important taux de polluants organiques persistants y a été retrouvé.

“L’étude menée sur 25 poulaillers domestiques en Île-de-France confirme des teneurs en polluants organiques persistants (Pop) et en substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) importantes dans les œufs de poule”, indique l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, dans un communiqué du 20 novembre 2023.

L’organisme recommande ainsi aux habitants d’éviter la consommation des œufs de poule domestique de la région parisienne, soit Paris ainsi que l’ensemble des communes de Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne. Sont aussi concernées certaines communes de l’Essonne, Seine-et-Marne, Yvelines et Val-d'Oise.

Quelles conséquences pour la santé ?

Une consommation régulière peut engendrer de sérieux risques pour la santé, comme “une augmentation du risque de cancer, de troubles de la fertilité et de la grossesse, d’effets métaboliques comme le diabète ou des effets perturbateurs endocriniens (soit un dérèglement du fonctionnement hormonal)”, indique la direction municipale Voirie-environnement dans une note du 12 décembre 2023.

“La consommation d’œufs autoproduits moins d’une fois par semaine reste néanmoins envisageable. Mais elle est particulièrement déconseillée pour les personnes fragiles : enfants, femmes enceintes et femmes allaitantes”, précise l’ARS.

Si toutefois les habitants souhaitent consommer les œufs de leurs poules, l’agence recommande de donner à manger à ces dernières des aliments adaptés dans des mangeoires (et non à même le sol) et de ne pas répandre de cendres dans le jardin.

D’où vient la pollution ?

Si l’ARS parle d’une “contamination” des œufs, Romain Uthayakumar, chargé de mission risques majeurs et nuisance au service Environnement, préfère utiliser le terme de “pollution”.

“La pollution est un apport extérieur d’un élément qui cause une perturbation du milieu ou de la santé, informe-t-il. Le terme “contamination” ne laisse rien entendre sur les conséquences de cet apport.”

Alors, d’où vient la pollution ? “L’étude a montré qu’elle ne provient pas forcément des incinérateurs d’ordures ménagères”, précise Romain Uthayakumar. Le collectif 3R (réduire, réutiliser, recycler) et l’association néerlandaise Toxico Watch avaient en effet lancé l’alerte en février 2022, vis-à-vis de l’incinérateur situé à Ivry-sur-Seine, un temps soupçonné d’être la cause de ces concentrations records de polluants dans les sols du Val-de-Marne. Mais l’ARS indique que l’étude “ne conclut pas à une surexposition à proximité des incinérateurs”.

Pour autant, les polluants organiques persistants peuvent effectivement provenir de “la combustion à l’air libre ou de l’incinération des déchets”, comme l’indique le ministère de la Transition écologique, mais aussi de “la production de substances chimiques, de métaux, de textiles, de céramique”... Quant aux PFAS, notamment utilisés dans les années 50, on les retrouve dans les produits du quotidien : “textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires”...

Clément Aulnette

 

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