Manifestation pour les droits des femmes, elles en seront !

Publiée le 07 mars 2024 - Mise à jour le 08 mars 2024

Photographie concernant l’entreprise Waterman : rassemblements du personnel s’opposant au transfert de l’entreprise et aux licenciements, en mai 1967. Auteur non identifié. Service archives-documentation, 32Fi16 n6.

La Journée internationale des droits des femmes 2024 sera-t-elle un cru mémorable ? Le monde associatif et syndical est très mobilisé. À Vitry également. Deux manifestantes de ce vendredi 8 indiquent pourquoi elles défileront.

Le 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes, proclamée par l’ONU il y a 27 ans, continue de creuser son sillon, tout comme les luttes pour la défense des causes féminines entravées par les inégalités. À Vitry, des habitantes et salariées se préparent pour la manifestation. « On essaie par mail d’organiser avec les copines un départ de Vitry pour rejoindre le début du cortège à Paris, à 14h place Gambetta, qui passera à République et terminera place de la Bastille. »

Ksenija CAR, retraitée, se prépare. Membre de Femmes solidaires, présidente de l’association pendant plusieurs années, elle garde intact sa motivation et se sent même galvanisée.

« J’ai toujours manifesté le 8 mars. Croate de Yougoslavie, mon pays d’origine, j'ai toujours défilé ce jour-là. C’est un jour symbole des luttes de femmes. Depuis toujours, elles doivent se battre pour avoir des droits : droits à l’avortement, droits au travail, au salaire égal. Car tout cela ne tombera pas du ciel. »

Parce que l’évolution ne va pas partout dans le bon sens

Comment ressent-elle cette édition 2024 du 8 mars ? « Vue l’introduction récente du droit pour l’avortement dans la Constitution, ça va être la fête. Avant, les manifs, c’était pour le droit à l’avortement, aujourd’hui on a un peu l’impression d’avoir gagné. Cela encourage à lutter. Les prochains objectifs ? Ils concernent la fin des violences faites aux femmes, des scandales révélés dans le milieu du cinéma, mais pas uniquement... »

De son côté, la cégétiste Catherine Eymery, déléguée syndicale centrale pour Sanofi recherche et développement France, avoue qu’elle y défilera… pour la première fois. Car cette fois, elle s’inquiète. « Jusqu'alors, je ne voulais pas stigmatiser les femmes et je trouvais que c’était tous les jours le droit des femmes. Mais l’évolution ne va pas dans le bon sens en ce moment dans le monde, comme le choix de la cour suprême aux États-Unis d'empêcher des femmes d’avoir recours à l’avortement. On constate un retour du patriarcat, un grave retour en arrière aussi en Europe en Italie, en Pologne. »

« Même si le droit à l’IVG est depuis quelques jours un droit constitutionnel, ce droit n’est pas opposable. Certains médecins sont réticents, des centres IVG ont fermé, jusqu’au président qui a parlé de réarmement démographique. Il faut rester vigilant. »

Les femmes trop souvent précarisées

La syndicaliste reste aussi critique sur la place accordée aux femmes dans le monde du travail. « Pendant les crises, elles sont toujours d’avantage victimes. Voyons la réforme des retraites : les femmes, plus souvent en travail précaire, à mi-temps, avec un salaire moindre, souffriront plus de l’allongement de la retraite, car à 64 ans, elles n’auront souvent pas leurs annuités. »

Elle marchera aussi pour la parité et l'égalité des salaires.

« Je me rends bien compte, pour être membre de la commission égalité femme/homme de mon entreprise, que l'égalité n’y est pas. Il y a souvent deux coefficients d’écart, car elles atteignent le même échelon plus tard que les hommes pour s’être arrêtées. Le budget consacré pour l'égalité culmine à 0,1 %, ce n’est pas assez. Et puis, lors de la photo de fin d’année, on fait venir les assistantes pour montrer plus de femmes. On n’est pas dupes. »

Gwénaël le Morzellec

 

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