Trois questions à Salim Maabadi, poète engagé

Publiée le 23 avril 2024 - Mise à jour le 23 avril 2024

Installé à Vitry dans le centre-ville depuis trente ans, Salim Maabadi est une figure emblématique du collège Romain-Rolland. Agent technique, devenu poète et auteur, il a publié son premier livre à 49 ans, et expose ses textes dans l’établissement.

1. Quelles sont vos missions au collège Romain-Rolland ? 

Je suis adjoint technique au collège Romain-Rolland depuis 2008. J'assure plusieurs missions : l'accueil, l'entretien des locaux, le service de restauration... Mais je participe également aux projets pédagogiques, je siège au conseil d'administration et assiste à certains conseils de disciplines pour défendre par exemple, les élèves menacés d'exclusion. 

2. Pourquoi avez-vous commencé à écrire ? 

Les attentats de novembre 2015 à Paris ont été comme une déflagration. Quelques jours après le drame, je participais à un atelier de remise à niveau en français et en mathématiques avec le département. La consigne d'un exercice de rédaction donnée par la formatrice était : "faites-nous voyager". J’ai écrit en quelques minutes un poème sur la liberté d’expression. La formatrice, bouleversée, a transmis mon texte au département et au collège. Alors, tout le monde, autour de moi, m'a encouragé pour que je continue à écrire. C'est ce ce que j'ai fais, jusqu'à publier mon premier recueil de poèmes, "Sans Murmures", aux éditions du Panthéon en 2022. J'ai pu organiser des expositions de mon travail au sein de l'établissement et animer des ateliers avec les collégiens dans le cadre du Printemps des Poètes notamment. En 2022, je suis retournée aux Comores, mon pays natal, comme tous les deux ans, avec des exemplaires de mon livre pour animer un échange avec des lycéens. 

3. D'où tirez-vous vos inspirations ? 

Je crois que je tire mon caractère et mon goût pour les mots de mon grand père, Hadji Sofeini.  Aux Comores, c’était un notable, lettré, un homme sage, pieux, connu et respecté de tous . Il officiait comme médiateur auprès des autorités. Il y a  aussi mon professeur d'histoire-géographie dans la ville de Dembeni, Monsieur Abderrahmane Zoubadou. Il nous laissait consulter chez lui des tonnes de journaux et magazines, je dévorais Jeune Afrique et la poésie d’Aimé Césaire. C'est une homme qui  se battait contre l'obscurantisme et la haine en épousant les libertés. Il a éclairé nos esprits, donné corps à des notions comme l'égalité, la justice sociale et la lutte des classes, des sujets sur lesquels j'écris aujourd'hui. Dans mon ouvrage, j'évoque ainsi les attentats en France, l'assassinat de Samuel Paty et je parle aussi beaucoup de mon pays d'origine et de son continent, l'Afrique.

Retrouvez Salim Maabadi et ses textes sur sa page Instagram @Sans Murmures

 

 

 

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