"Touche pas à ma crèche"

À partir de la rentrée, il n’y aura plus que trois crèches départementales sur Vitry. La crèche de la rue des Granges, dans le quartier du 8-Mai-1945, dotée d’une capacité de 55 berceaux, fermera ses portes le 1^er août. Trois autres fermetures de crèches départementales sont annoncées dans les villes de Cachan, Gentilly et Arcueil. Alors que l’exécutif départemental actuel a pris la décision de fermer le centre de formation des auxiliaires de puériculture dès son arrivée, il justifie ces fermetures de crèches par des problèmes de recrutement et évoque des réorganisations qui permettraient ‟l’optimisation de personnel” et l’ouverture de 25 nouveaux berceaux.

‟Chaque crèche reçoit un agrément pour un nombre précis de berceaux, je ne vois pas comment des fermetures de crèches permettront l’ouverture de nouveaux berceaux, souligne Bernadette Ebode Ondobo, adjointe au maire en charge de l’Accompagnement du nouveau-né. Les crèches concernées sont situées dans des quartiers populaires qui ont besoin de ces structures. Depuis l’annonce, les familles m'appellent, désemparées. On ne fait pas de politique avec les enfants, ce n’est pas une marchandise, il s’agit de service public.” 

Des économies sur l'éducation de nos enfants

Dans un courrier, le département informe les familles que tous les enfants seront accueillis dans une autre crèche. Nadia commence tout juste une formation. Pas toujours véhiculée, elle prend régulièrement les transports en commun. Emmener son fils dans une crèche plus éloignée ne sera pas sans conséquence. ‟Je vais devoir me lever plus tôt et prolonger les horaires de mon fils à la crèche pour être sûre d’être à l’heure, donc payer plus, explique-t-elle. Et comme il y a toujours des problèmes de transport, il m’arrivera sûrement d’être obligée de prendre un taxi, et la facture, qui me la payera ?”

Stéphane, quant à lui, ne cache pas sa colère. “On fait des économies sur l'éducation de nos enfants. C'est un scandale absolu. Ils ferment une crèche, ils ferment deux crèches, ils ferment sept crèches… puis regardent comment ça bouge. Si ça ne bouge pas, ils vont en fermer dix autres et puis dix autres l'année d'après. C’est ça la réalité. Ils enlèvent aussi les livres cette année et l'année prochaine, ils enlèvent les jeux ? Et après, la nourriture ? Les couches… ?”

Une atteinte à la liberté des femmes

Vitry compte actuellement 11 crèches : 7 municipales et 4 départementales, qui ne suffisent pas à répondre à la demande des familles vitriotes.

‟Seulement 10 % des demandes peuvent être satisfaites, indique Bernadette Ebode Ondobo. Cette décision de fermeture n'est pas acceptable surtout que, depuis plusieurs années, nous œuvrons à l'ouverture d'une crèche départementale supplémentaire dans le secteur des Ardoines. C’est une atteinte à la liberté des femmes et à la protection de l’enfance.”

La municipalité se mobilise contre ce recul des services publics départementaux et demande au président du conseil départemental de revenir sur sa décision. Un voeu en ce sens, déposé en urgence par le maire, Pierre Bell-lloch, a été adopté par le conseil municipal lors de la séance du 21 mai 2025. 

Voeux "Non à la fermeture des crèches départementales !", présenté par le maire lors du conseil municipal du 21 mai.