Champions du Val-de-Marne 2025 !

22 degrés, un ciel couvert et un léger vent frais: des conditions parfaites pour une finale. Plusieurs matchs sont en cours au parc du Tremblay à Champigny-sur-Marne. Des coups de vuvuzela et des feux d’artifice retentissent de temps en temps. Les spectateurs s'accumulent petit à petit au bord du terrain synthétique. Ils sont venus en voiture de Vitry et d’Ivry pour voir les joueurs de ces deux villes limitrophes se confronter, mais aussi de plus loin, comme le 95 ou La Queue-en-Brie.

Match derby Ivry/Vitry : l'attente est grande

Les fans Vitriots et Ivryens se mélangent entre eux. “Tout le monde se connaît, dit Jean-Jacques Foppiani, le président du CA Vitry. On appelle ça un match derby.” Adam, habite Vitry mais soutient Ivry parce que son frère y joue. Accoudé sur la barrière à côté de lui, Ismail, éducateur au CA Vitry, se sent plus divisé : “mon cœur bat pour Vitry mais mon corps est pour Ivry” car il compte bientôt y prendre une licence.     

Et en effet rien de tel qu’un derby pour terminer une saison “mentalement épuisante” d'après le coach Korhan Ozturk. L’équipe, qui évolue en R2, a fini en deuxième moitié de tableau en championnat. Ils sont néanmoins confiants, car ils se sont montrés capables de grandes victoires lors de leur parcours au coupe, ayant battu Saint-Maur 8-1 et Créteil, 3-1, deux équipes d’un niveau supérieur. Aujourd’hui, l’équipe d’en face, l’US Ivry, étant en R3, l’attente est grande. "Mais ce n’est pas que le papier qui fait que Vitry va gagner”, souligne Jean-Jacques Foppiani avant le match.

Le match commence mal

Et le match commence mal. Ivry marque au bout de quelques minutes seulement. Néanmoins, les Vitriots ne baissent pas les bras et égalisent une dizaine de minutes plus tard avec un coup de tête de Baptiste Degré sur un centre de Nélio Carré. 

Après une première mi-temps passée principalement dans leur moitié de terrain, Vitry commence la deuxième plus fort, avec un centre dangereux et un tir bloqué par le gardien d’Ivry. Mais très vite, cet élan retombe. Les fans deviennent moins bruyants, frustrés. “Il manque un joueur qui percute,” constate un jeune spectateur, en claquant ses doigts. A la 20e minute, une relance du gardien vitriot est récupérée. Le joueur d’Ivry trouve son défenseur monté en attaque côté droit :  2-1 pour Ivry.

Fin de jeu enflammée

Mais Vitry ne lâche pas l’affaire et après deux opportunités ratées, Carré récupère le ballon juste en dehors de la surface et l'écrase au fond du filet. Il court vers ses amis en bord de terrain qui l'embrassent au-dessus de la barrière. Le jeu s’enflamme, le gardien vitriot bloque deux bons tirs.

Une seconde avant le coup de sifflet final, le capitaine, Amine Bellagnaoui, se trouve à deux doigts d’enterrer Ivry avec un corner qui caresse le poteau. Pas de chance.

Une finale aux tirs au but

Pas de prolongations non plus. La finale se jouera aux tirs au but.  Les hommes du CAV forment un cercle serré, les bras entrelacés, concentrés, soudés. Les fans se regroupent derrière le but, d’un côté Ivry, de l’autre Vitry. Au bout de quatre tirs, le score est de 3-2 pour Vitry. Le dernier tir du CA est encore bloqué. Liliane, venue voir son fils et son cousin, est inquiète: “Quand on perd je pleure !”. Mais cette fois-ci, le poteau est leur ami. Les fans envahissent le terrain. Liliane lève une enceinte en l’air et danse sur le rythme de la chanson “Ramenez la coupe à la maison.”

Lorsqu’on lui demande ce que ça fait de vaincre contre Ivry, Salif Diallo, vice-capitaine répond: “Voisins ou pas voisins, une finale ça ne se joue pas : ça se gagne.”

Lucie Kroening