A la rencontre de l’ambassadeur de la République démocratique du Congo
Publiée le 26 juin 2025 - Mise à jour le 26 juin 2025

Ce vendredi 20 juin, des élèves du collège Casanova ont rencontré l’ambassadeur de la République démocratique du Congo en France, Émile Ngoy Kasongo, en présence du sénateur Akli Mellouli et du maire, Pierre Bell-Lloch. Cette rencontre fait suite à une lettre envoyée par un jeune auprès de l’ambassadeur pour exprimer ses inquiétudes pour la population de la RDC.
A l’arrivée du maire, Pierre Bell-Lloch, et du sénateur val-de-marnais Akli Mellouli dans la salle de classe, les élèves du collège Danielle-Casanova se tiennent calmes et respectueux. Les mêmes qui étaient encore bien agités quelques minutes auparavant à l’idée de cette rencontre tant attendue avec l’ambassadeur de la République démocratique du Congo (RDC), Emile Ngoy Kasongo.
Se construire comme citoyens
Tout est parti d’une visite du Sénat par des élèves de l’établissement. Joseph, en 4e, a profité de ce moment pour solliciter le sénateur sur la situation en RDC, notamment pour les civils. “Ce jour-là, je comptais poser une question orale au gouvernement sur ce sujet et ça coïncidait avec la visite du président du Sénat congolais, raconte Akli Mellouli. J’ai demandé à Joseph d’écrire une lettre pour la remettre à l’ambassadeur.” Elle a été cosignée avec ses camarades.
Ce vendredi 20 juin, seuls les délégués de classe, les élèves engagés dans la lutte contre le harcèlement et les membres du conseil de la vie collégienne sont présents.
“Au-delà de s’informer sur la situation diplomatique, ça leur permet d’avancer dans leur réflexion et leur construction en tant que citoyens du monde”, souligne Maeve Treillet, principale adjointe du collège.
Après quelques échanges avec le sénateur et le maire, à qui ils ont pu poser quelques questions - “quel est votre quotidien ?”, “avez-vous des jours de congés?”, “est-ce que vous décidez des lois ?” - la classe a accueilli le professeur Emile Ngoy Kasongo, nommé ambassadeur en 2023.
L’espoir de la diplomatie
“Je suis heureux de rencontrer Joseph, commence-t-il, debout. Cette lettre que vous avez envoyée m’a ému. Mon pays souffre depuis 30 ans de guerres récurrentes. Et les enfants sont les premières victimes des conflits actuels, au Congo, en Ukraine, en Iran, à Gaza…”
Et de leur exposer sa vision d’une situation complexe, qui découle du génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994 -après lequel des dizaines de milliers de Hutus ont fui en RDC- et de conflits autour des minerais, à l’instar du cobalt et du cuivre. “Par la diplomatie, il y a eu une prise de conscience internationale, en partie grâce aux efforts de l’Etat français et de la société civile, qui ont entendu nos voix.”
“Aujourd’hui, il y a un espoir”, dit-il en évoquant l’accord qui doit être signé entre le Rwanda et la RDC le 27 juin “pour arrêter cette hécatombe” à l’est de la RDC, dans la région des Grands Lacs. “Nous croisons les doigts pour que la paix soit signée et pour que des enfants comme vous récupèrent leurs villages, leurs écoles. Nous espérons pouvoir mettre en place des échanges entre une école de Goma et la vôtre.”
Le proviseur, Stéphane Turon, a salué cette idée de correspondance “pour décrire une situation qu’on ne voit pas de loin”. Le dialogue s’est poursuivi avec des questions posées par les élèves, aussi bien sur le rôle d’un ambassadeur que sur la situation géopolitique.
Clément Aulnette