Sans titre

Etendre les possibilités du cadre, produire de la profondeur et imprimer un rythme à la seule mesure d'un carré coloré : en choisissant le cube comme motif primaire, Tomasello fait plus que rendre hommage à Malevitch et Mondrian, deux des pères de l'abstraction géométrique. Lorsqu'il pose ces cubes à l'aplomb de la surface de sorte que leurs inclinaisons dessinent des ombres inédites à chaque variation de la lumière, Tomasello imprime à l'oeuvre une scansion nouvelle. A défaut d'être mobile, chez l'Argentin l'oeuvre peut produire du mouvement et rompre ainsi avec le sujet « monolithique ». Initiés dès les années cinquante, ses « tableaux-reliefs » incarnent l'essence même de l'art cinétique.

Biographie :

Arrivé en Europe alors qu'il était âgé d'une trentaine d'années, Luis Tomasello participe d'emblée aux expérimentations plastiques qui animent l'après-guerre. Inspiré par l'abstraction géométrique ou l'Op Art (art optique), Tomasello se focalise très vite sur les problèmes du relief et de la lumière, tout en intégrant la question de la couleur. En utilisant les trois dimensions, son oeuvre dresse un pont vers l'architecture sans cesser d'explorer l'apparition du mouvement dans la pierre. Son travail est exposé dans le monde entier et lui a valu plusieurs rétrospectives d'envergure (Paris, 1976 - Madrid, 1985…).