Nancy-Wangue Moussissa : photo passion

Publiée le 13 février 2020 - Mise à jour le 13 février 2020

Rencontre avec Nancy-Wangue Moussissa, une jeune artiste en devenir.

Culture

Nancy-Wangue Moussissa aime prendre des photos au gré de son inspiration. Son compte Instagram montre, entre autres, ce Vitry intime, qui nous attache sans même le vouloir. Rencontre avec une jeune artiste en devenir.

"J’ai toujours été émue de feuilleter les albums photo chez moi, découvrir des moments de l’histoire familiale que je n’ai pas en mémoire.” Nancy-Wangue, 18 ans, se confie avec simplicité sur son parcours de photographe, de moins en moins amateur. “La photo m’a donné beaucoup de confiance en moi.”

Mais avant de parler de ses études et de son art, elle n’oublie pas l’essentiel, sa famille, des parents originaires du Cameroun “qui parlent de tout sans tabou”, deux soeurs dont une jumelle, Nelly. “Nous sommes très proches. Elle a été mon premier modèle. Après une mention très bien au bac, elle fait une licence de géologie.” Et elle, Nancy-Wangue, a intégré Sciences Po Paris via la procédure des conventions éducation prioritaire (CEP). “C’est la classe, oui !” reconnaît-elle, fière d’avoir réussi la sélection avec une seule autre camarade du lycée Jean-Macé.

“C’est très exigeant, je dois m’accrocher. Je veux devenir sociologue, étudier les comportements des gens vis-à-vis des ressortissants de l’immigration.” Bref, Nancy n’a clairement pas ouvert un compte Instagram pour y prendre sa tasse de chocolat chaud en photo… “J’ai eu mon premier appareil à 12 ans, acheté sur Leboncoin. Mon père me l’a offert en espérant que cette passion n’allait pas me passer trop vite ! Au début, j’étais surtout intriguée par la technique, une vraie "geek" de la photo, je lisais les magazines spécialisés.

Je voulais des belles photos, c’est tout. Petit à petit, ma motivation a changé, j’ai commencé à m’engager. Je ne veux pas faire passer un message mais donner à réfléchir. D’ailleurs, j’ai beaucoup de mal à mettre des légendes.”

Sur son fil Insta, c’est tout ce cheminement qu’on découvre. Sa soeur Nelly, ses amis qui acceptent de se prêter au jeu des shootings, un voyage au Cameroun, des fêtes, des séances de sport et, petit à petit, des événements de moins en moins intimes, un baptême à l’église franco-camerounaise de Choisy, la marche féministe sur Paris. “Je ne prévois pas toujours de faire des photos. Ça vient comme ça vient si j’ai le matériel avec moi. Je cherche des moments à la fois calmes et tendus.”

À force de conseils de pros glanés sur les réseaux et de découvertes, d’entraînement en studio à l’atelier photo du SMJ, la jeune femme passe en mode manuel et abandonne la couleur au profit du noir et blanc. “Il me semble que les images sont plus réelles, les couleurs donnent trop d’information.” Ses clichés, dont une atmosphère si palpable se dégage, donnent raison à l’étudiante qui obtient alors des commandes de particuliers et suscite même l’intérêt de ses profs et, enfin, de ceux qui organisent des expositions comme la galerie municipale Jean-Collet.

“Avant, je me disais que je devais partir à l’étranger pour avoir des images intéressantes, mais, en fait, il y a bien assez de choses à montrer ici.

Je me sens bien à Vitry, l’esprit artistique est stimulé, entre le street art et l’architecture. J’ai mes repères, mon arbre dans le parc du Coteau- Marcel-Rosette, la bibliothèque, le Simply où je développais mes premières photos. Je ne me plains de rien. La vie est belle.” Pour la suite, Nancy-Wangue prévoit de continuer, étudier, lire, voyager, tenter un concours. “J’ai un défaut, je ne cherche rien.” Mais elle sent que la photo prend de plus en plus de place dans sa vie. En tripotant sa médaille, l’oeil d’Horus, elle explique essayer en ce moment d’autres techniques : s’autoriser le flou pour laisser libre cours à ce qu’elle aime, tenter les collages. “Quand je vois les autres sur les réseaux, ça me stresse, mais j’essaie de ne pas me comparer. Ça tue l’esprit créatif.” Et ça serait regrettable.

Portrait réalisé par Katrin Acou-Bouaziz

Repères

2001 : Naissance à Villepinte.

2011 : Déménagement à Vitry, quartier de la Sablière.

2013 : Nancy reçoit son premier appareil photo.

2017 : Nancy entre au lycée Jean-Macé en première L et expose dans le cadre du festival Nyansapo sur Paris.

2018 : Seconde exposition à la galerie Jean-Collet.

2019 : Nancy entre à Sciences Po Paris.

 

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