Des clés pour surmonter la peine
Publiée le 05 juin 2020 - Mise à jour le 05 juin 2020

Beaucoup de Vitriots ont perdu un proche pendant cette pandémie. Les consignes sanitaires strictes ont bien souvent empêché les familles de faire leur deuil. François Louboff, psychiatre, auteur de Dire adieu, petit guide psychologique du deuil, nous donne des clés pour tenter de surmonter la peine.
Pendant le confinement, les rites funéraires n’ont pas toujours pu avoir lieu. Quel impact sur notre façon de vivre un deuil ?
Les rites funéraires existent depuis des centaines de milliers d’années. Ils prennent des formes diverses en fonction de l’origine géographique et de l’orientation religieuse, mais ont toujours la même fonction : faire intégrer aux endeuillés la réalité de la mort et de la séparation d’avec un être cher. Lorsque les étapes ne peuvent avoir lieu (veille du corps, toilette mortuaire, prières, enterrement, crémation, etc.) cela peut compliquer le travail de deuil. D’autant plus pour les cultes qui exigent habituellement des rites stricts (enterrements dans un autre pays ou dans un espace du cimetière précis…).
Il ne faut pas non plus dramatiser, le psychisme trouvera le moyen de faire le travail, mais peut-être plus lentement… Et certains auront besoin d’être “rassurés” par les autorités religieuses pour ne pas éprouver de sentiment de culpabilité face à cette situation qui les a empêchés de vivre le deuil selon leurs pratiques et leurs croyances.
Peut-on se “rattraper” maintenant que le confinement est terminé ?
Oui ! Surtout que l’aspect social du rituel, honorer la mémoire d’un défunt, se soutenir entre proches, a fait défaut aussi, même si Internet a permis de partager la peine. Organiser une cérémonie, se réunir autour d’un repas, allumer des bougies, se recueillir au cimetière, disperser des cendres, chacun peut trouver une façon de faire son deuil “à retardement”. Peu importe la façon de procéder du moment que les rites permettent d’accepter la perte, de s’adapter à un monde sans la personne aimée et d’intérioriser la relation qu’on avait avec elle.
Quels sont les signes d’un deuil qu’on ne surmonte pas ?
Les personnes qui ont été confinées dans des situations difficiles puis confrontées à un deuil soudain peuvent développer un syndrome de stress post-traumatique. Les soignants qui ont pu vivre des moments très difficiles avec leurs patients aussi. Dans ces cas, certains signes – dépression (à ne pas confondre avec la tristesse du deuil), cauchemars, évitement (lorsqu’on évite toute discussion, situation en rapport avec le deuil), hypervigilance – doivent pousser à consulter son médecin ou un psychologue.
Katrin Acou-Bouaziz
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