Conseil municipal réuni le 10 juin : penser l’après covid 19

Publiée le 16 juin 2020 - Mise à jour le 17 juin 2020

Photo d'illustration

Les membres du conseil municipal se sont réunis mercredi 10 juin pour faire le point sur la gestion de la crise sanitaire et les perspectives à construire avec les Vitriots. Un vœu présenté par le maire demande la compensation intégrale de l’impact de cette crise sur les finances des collectivités. Il a été adopté à la majorité. Un premier bilan estime que la facture s’élèverait, pour Vitry, à 1,3 million d’euros.

Pour la première fois depuis le déconfinement, les membres du conseil municipal se réunissaient mercredi 10 juin. À l’ordre du jour : le bilan de la gestion du confinement, de la reprise progressive des services, de l’impact de la crise sanitaire sur les finances locales et les perspectives face aux enjeux soulevés.

Tous les élus qui ont pris la parole à l’issue de la présentation (le groupe Rassemblement national n’était pas présent, le groupe Ensemble un avenir meilleur ne s’est pas exprimé) ont salué le personnel soignant, les pompiers, l’ensemble des agents des services publics, les caissier·ère·s) et tous les travailleurs qui ont continué à œuvrer sur le terrain, “qui ont fait que le pays a tenu pendant cette crise” et “qui ne sont pas reconnus à la hauteur du service public particulier et capital qu’ils dispensent dans des conditions de travail très difficiles”. Tous ont également salué l’engagement des agents municipaux, qui “ont fait la démonstration que nos services publics sont précieux” ou l’utilité d’équipements comme le centre municipal de santé, “dont on peut être fiers”. La mobilisation, dès les premiers jours du confinement, des associations, des Vitriots et des jeunes de la ville, “qui font la fierté de notre ville”, dans “un formidable élan de solidarité et d’entraide”, a également été soulignée, mettant en évidence que Vitry est une ville solidaire.

Bilan de la crise

Les élus ont ensuite exprimé leurs points de vue sur le bilan de la crise, qui a fait “la démonstration que notre pays ne peut pas se passer des collectivités territoriales, que les communes sont un rouage essentiel, d’après Djamel Hamani, président du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC). Nous pouvons aussi constater à quel point les politiques libérales menées depuis des années ont affaibli notre capacité de réponse nationale. Combien de vies nous auront-elles coûté ? Des comptes sur la gestion de cette crise devront être rendus”. Pour Frédéric Bourdon (non inscrit), “cette crise a révélé bien des choses : les inégalités sociales et territoriales et, plus que jamais, les politiques libérales d’austérité, de casse du service public qui opèrent déjà depuis des décennies, un commerce mondial qui marche sur la tête, le dogme de la réduction de la dépense publique qui a conduit à considérer que les stocks de masques étaient trop coûteux et a supprimé des milliers de vies à l’hôpital”.

Des pistes pour l'avenir

Ils ont ensuite proposé des pistes de réflexion pour l’avenir. “Nous allons continuer à travailler ensemble pour construire la ville de demain, qui va devoir affronter une crise sociale, pour accompagner les familles dans les difficultés qu’elles rencontrent, notamment via une allocation spécifique, pour aider à garantir le droit aux vacances ou encore allonger la trêve hivernale jusqu’en octobre prochain”, a souhaité Djamel Hamani. “On a vécu cette crise en se recentrant sur l’essentiel : la vie, la santé, la mort, l’accompagnement des personnes les plus fragiles, les personnes âgées, les enfants, les jeunes, la solidarité, a souligné Isabelle Ougier, du groupe CRC. Je pense que c’est important qu’on reste centré sur les services à la population.”

Khaled Ben-Mohamed (non inscrit) a exprimé quant à lui le souhait que “le schéma provisoire de pistes cyclables soit plus ambitieux cette année que l'enveloppe de 100 000 € du BP 2020”. Évoquant le bilan provisoire de l’impact de la gestion de la crise sur le budget de la ville, estimé pour l’heure à 1,3 million d’euros, il a affirmé surveiller “particulièrement le soutien financier de l’État aux collectivités sur les projets d’investissement verts accompagnant la transition écologique qui sera, je l’espère, même si j’en doute avec ce gouvernement, à la hauteur des enjeux environnementaux et sociaux. On voit ces derniers jours que les plans de relance économique de l’État se chiffrent en dizaine de milliards d’euros pour les entreprises, alors que pour la crise des gilets jaunes il proposait 5 milliards d’euros pour répondre aux revendications exprimées”.

Pour Frédéric Bourdon, qui a regretté que des bons alimentaires valables dans les commerces locaux ou un fonds de soutien n’aient pas été créés, que les élèves décrocheurs n’aient pas été mieux pris en compte dans les priorités ou qu’un plan vélo ambitieux n’ait pas été mis en œuvre dès la sortie du déconfinement, “cette crise met en lumière au niveau local l’enjeu et la nécessité de bien vivre à Vitry, ce qui passe selon nous par une offre de santé complémentaire dans les quartiers, par une alimentation locale et une production locale en circuit court, des lieux de respiration, de verdure, un aménagement du territoire moins bétonné, l’accès au numérique facilité qui est un vrai enjeu”.

“Cette crise a révélé à quel point les inégalités sociales, que nous connaissions, sont profondes. Ce sont des questions que nous devons travailler, repenser pour être encore mieux au service des habitants et encore plus attentifs à ceux qui souffrent le plus de la société dans laquelle nous vivons. Nous aurons des dispositions vraisemblablement inédites à prendre sur lesquelles il faut commencer à réfléchir”, a souhaité le maire, Jean-Claude Kennedy, avant de présenter un vœu demandant à l’État de compenser intégralement l’impact des mesures liées au covid 19 pour l’ensemble des collectivités. Le vœu a été adopté à une grande majorité (abstention du groupe Ensemble un avenir meilleur).

  

L’État doit être au rendez-vous
Pendant la crise, comme dans de nombreuses communes, le choix a été fait à Vitry de protéger les habitants : achat de masques, soutien au plus fragiles, ouverture d’un centre covid, accompagnement des structures de soins et d’accueil, accueil des enfants de soignants… Autant d’engagements indispensables qui pèsent sur les finances de la ville.
Après un premier bilan provisoire entre les dépenses nécessaires effectuées, celles non réalisées et les recettes non perçues, l’impact financier de la gestion de la crise sanitaire à Vitry est évalué à 1,3 million d’euros. Pour accompagner les victimes de cette crise (tissu associatif, culture, activité économique…), l’addition sera sans doute plus lourde.

 

Le vœu adopté par le conseil municipal du 10 juin demande à l’État :
• le remboursement intégral de la TVA sur les dépenses engagée durant la crise ;
• l’annulation de la démarche de contractualisation entre l’État et les collectivités territoriales afin de redonner la nécessaire respiration aux maires pour gérer leurs budgets de fonctionnement dans cette période de relance ;
• le gel, jusqu’en 2026, de toute démarche visant à réduire ou à contraindre les dotations de l’État aux collectivités.

 
  • verrier jacques le 17/06/2020 à 10:49

    Il est bien et nécessaire de rappeler les responsabilités de l'état.Lire la suite

 
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