Collège Casanova : 180 secondes pour défendre les droits de l'homme

Publiée le 24 juin 2020 - Mise à jour le 26 juin 2020

Hamid Ouaba et Mohamed Lawal, 3e au concours "180 secondes pour défendre les droits de l'homme".

Deux élèves du collège Casanova ont remporté le 3e prix ex æquo du concours “180 secondes pour les droits de l’homme” du Mémorial de Caen. Ils ont choisi de développer le thème des discriminations à l'embauche.

Les deux 3es de 16 et 15 ans du collège Casanova se souviendront longtemps des thèmes qui les ont touchés et qui ont convaincu le jury national de leur attribuer, en mai, la 3e place ex aequo alors que 450 vidéos était en lice en provenance dans toute la France.

Eux avaient choisi la discrimination à l'embauche, et leurs camarades de classe la défense des droits des personnes handicapées, la lutte contre le racisme quotidien, contre les féminicides, la défense des droits des LGBT ou encore un meilleur accueil des migrants.

Concourir avec le cœur

“Il a fallu bien monter la voix”, se rappelle Mohamed Lawal, lorsqu'il a présenté, en janvier, avec Hamid Ouaba, le texte devant leur classe et le jury interne au collège, pour concourir à “180 secondes pour défendre les droits de l'homme”, une intiative du Mémorial de Caen, cette année orienté sur la discrimination. “Le texte qu'on avait écrit n'était pas si difficile à mémoriser, on l'avait bien répété plusieurs fois, mais on avait peur de l'oublier.”

Hamid pense, de son côté, que la “petite mise en scène avec les faits et les pourcentages a permis de bien exposer le problème en vidéo”. Une vidéo que leurs professeurs ont envoyé à l'organisateur, pour la poursuite des sélections. Le collégien ajoute encore que, pour lui, “la chute est aussi un temps fort, c'est le moment où on invite les personnes qui nous regardent à faire comme nous, c'est-à-dire à lutter contre la discrimination”.

Une parole forte

“C'était l'occasion de porter une parole assez forte pour des jeunes de 13-14 ans, souligne leur professeur de lettres modernes, Anaïs Gour, agréablement surprise. Chaque élève est allé au-delà de l'enjeu scolaire.” Pour les aguerrir, elle leur a fait étudier le discours pour l'abolition de la peine de mort de Victor Hugo et aussi l'appel en faveur des mal logés de l'abbé Pierre en 1954, tandis que leur professeur documentaliste, Claire Abisdid, leur a fait peaufiner la scénarisation comme à un concours d'éloquence.

Discriminé dès le stage de 3e

Ainsi, Mohamed a trouvé la verve pour “dénoncer le plus tôt possible les discriminations selon l'origine ou la couleur de peau et le fait de ne pas accepter à l'embauche les gens en fonction de leur diplôme, mais uniquement ceux qui vous ressemblent le plus”.

Hamid, lui, a parlé avec d'autant plus d'ardeur qu'il venait d'être touché par une expérience “triste et décevante”.  “Je pensais que ce je voyais à la télé, la discrimination à l'embauche, ne touchait pas les plus jeunes, comme moi. Ben, pour le stage pratique de 3e, j'ai eu du mal à trouver une entreprise, j'ai demandé dans des grandes entreprises, des chaînes de télé, comme on ne me répondait pas, j'ai demandé à des petites entreprises, agences bancaires ou petits commerces, mais je ne cachais pas mon nom. À un endroit, on m'a répondu que “c'était pas possible, on ne reçoit pas des élèves de 3e, mais j'ai su que la personne avait accepté un autre 3e avec un nom plus européen... Heureusement, il existe des associations qui agissent, je les ai jointes et j'ai finalement trouvé un stage.” Pour lui, qui n'a pas encore eu son brevet, “ce prix, c'est comme un premier diplôme, c'est une première fierté”.

Gwénaël le Morzellec

 
  • EME le 02/07/2020 à 10:56

    la discrimination sociale est une question de classe et non d origine de pays hors union , sa prends une tournure dangereuse helas point de suspentionLire la suite

  • strba le 01/07/2020 à 09:17

    Bravo à tout ce travail. Bravo à l'enseignante qui a sensibilisé ses élèves via Victor Hugo et l'Abbé Pierre. Bravo à ces élèves qui ont du surmonter qui leur timidité, qui leur fougue, pour prouver qu'à leur âge, on peut être un super avocat des droits humains. Je souhaite sincèrement que les [...]Lire la suite

 
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