Marche funèbre à Sanofi
Publiée le 04 mars 2021 - Mise à jour le 05 mars 2021

Les salariés de Sanofi Vitry en colère ont formé le 4 mars une marche funèbre pour les emplois et jeté des billets pour vilipender les choix de redistribution des bénéfices aux actionnaires du groupe.
La politique sélective du groupe Sanofi-Aventis France, primant les intérêts financiers sur la production en France, a été montrée du doigt jeudi 4 mars après-midi, devant le site de Vitry, lors d'une marche funèbre.
Rappelons qu’en pleine pandémie, 420 suppressions de postes de chercheurs sont annoncées par Sanofi en France, dont une centaine à Vitry.
En blouses blanches, flambeaux fumants à la main, banderoles lapidaires, la marche funèbre pour les emplois de chercheurs organisée par la CGT a été suivie par plus d’une centaine de manifestants salariés chercheurs, et à la production du site vitriot de Sanofi, ainsi que par des employés de plusieurs entreprises locales. Quittant l'impasse des Ateliers, elle s’est conclue devant l’entrée du site, en face de la Seine, lorsque la procession a lancé au ciel des billets de pacotille pour railler la préférence du groupe pour les actionnaires.
Tuer la recherche
« Le groupe Sanofi est en train de tuer la recherche à force de planifier des licenciements et de ne prévoir aucune embauche de jeunes, alors qu’il en faudrait 360 pour remettre à niveau l’expertise, enrage Pascal Collemine, délégué syndical CGT, Au lieu de cela tous les profits sont distribués aux actionnaires. »
Fleuron économique
La manifestation était soutenue par des élus locaux. Luc Ladire, aux côtés d'autres adjoints au maire, Shamime Attar, Bernadette Ebode Ondobo, Sonia Guenine, Valentin Ierg,
soulignait l’importance « d’être ici, avec les salariés qui se battent pour sauvegarder leur emploi et sauvegarder ce fleuron de l’économie française », tandis que Laurence Cohen, sénatrice, dénonçait « ce plan de licenciements dans la recherche pharmaceutique en pleine pandémie, en concluant, les vaccins doivent sortir des griffes de Big Pharma ».
Jeudi 11 mars, les salariés prévoient d’être au pied de Bercy, à Paris, au ministère des Finances, afin d’alerter l’État sur les aides publiques à l’emploi versées au groupe pendant cette pandémie, alors que celui-ci réduit l’emploi pour renforcer ses versements aux actionnaires.
Gwénaël le Morzellec