Lycée Jean-Macé : plaidoyé pour la planète

Publiée le 14 mars 2022 - Mise à jour le 14 mars 2022

Une trente d’élèves de seconde du lycée Jean-Macé ont livré leur création sur scène. La pièce qu’ils ont écrite et mise en bouche, « Ar€tique », saisit à bras le corps les blessures du changement climatique et ses enjeux géo-économiques.

Une pièce de théâtre avec leurs mots sur le réchauffement climatique, c’est ce que les élèves de la seconde 10 du lycée Jean-Macé ont accompli avec « Ar€tique ».

Le décor simplissime livre une forme en miroirs qui pourrait figurer un iceberg. Un chœur, masqué de visière transparente, s’aligne au bas de l’estrade, de chaque côté des gradins et jusqu’au fond en haut de la salle.

Le 17, février, juste avant les vacances, les élèves de Jean-Macé vont dérouler leur réflexion poétique comme une tragédie grecque à l’heure où le GIEC s’apprête à publier son rapport sur le réchauffement climatique. Les régions polaires ont atteint le point de non-retour, y lit-on, et dans un scénario à +2° C, 1,4 million d’enfants seraient atteints de retards de croissance sévères du fait de la malnutrition.

Les élèves d'une classe viennent voir leurs camarades à l’invite du professeur de français, Sybille Lesourd, aux côtés de l’animatrice théâtre et écriture, Carine Cotillon, de la compagnie Infact, pour ce projet soutenu par l'académie de Créteil dans le cadre d'un parcours d'éducation artistique et culturel.

Rires, mais surtout émotion

Brouhaha dans les gradins, puis silence imposé par la musique nostalgique d’introduction. L’attention s’imposera jusqu’au bout. Happés par le récit choral construit comme dans certaines séries télévisées, les copains auditeurs, tendus, imaginent entendre la banquise… craquer.

Dans le récit, les personnages ne se rencontreront pas ou si peu, le touriste youtubeur, la maman et son bébé fuyant l’igloo, l’employée d’exploitation pétrolière, les chercheurs du permafrost… L’Arctique y gronde : « chaque jour est peut-être le dernier, j’ai déjà perdu 70 % de moi. Je sens le peu de poids qui reste en moi. Je penche. Je dévale. Qui arrêtera cette fuite ? »

À l’issue de la représentation, après l’émotion et aussi les rires bien sûr, un des écrivains-comédiens, Diédia, 15 ans, conclura : « j’espère, pour la planète, que ceux qui auront vu notre spectacle en parleront à leur tour et que ça aura un effet boule de neige ». Sanibath, son camarade, retient que l’exploitation des matières premières telle l’extraction de gaz provoque la fonte de la calotte glaciaire du pôle, mais s’interroge : « si on arrête, les économies risquent de s’effondrer. Moi, j’essaie de faire quelques gestes pour moins gaspiller la nourriture et l’eau, pour que notre mode vie ne soit pas changer entièrement ».

Un travail approfondi

Pour atteindre ce résultat artistique, un travail scolaire interdisciplinaire avait été organisé. Littéraire, avec l’étude d’un roman sur l’écologie et la spiritualité des Inuits, puis l’écriture d’un texte. Géopolitique, sur les enjeux de ce territoire avec leur professeur d’histoire-géographie.

« On a fait aussi des jeux de rôle, explique la directrice artistique. Des militants de Greenpeace dans les eaux territoriales russes sur une plateforme pétrolière de Gazprom accroche une banderole « Non au pétrole dans l’Arctique ». Arrêtés, ils en appel au Tribunal international du droit de la mer. Qui des activistes de Greenpeace ou du gouvernement russe défendant ses intérêts financiers sortira gagnant ? »

Gwénaël le Morzellec

Un livre de la pièce « Ar€tique » doit être édité.

Gwénaël le Morzellec

 

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