Matériaupôle reçoit l’INPI au domaine Chérioux

Le Matériaupôle, cluster dédié à l’innovation dans l’univers des matériaux, a su maintenir vaille que vaille pendant cette période de pandémie, son accompagnement à distance pour favoriser l’éclosion ou le renforcement des porteurs de projets ou créateurs au nombre de 80. Le 17 mars, il renouait avec les événements physiques par une rencontre inédite : pour la première fois l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) échangeait avec des porteurs de projets adhérents. Deux d’entre eux ont pu en bénéficier.

« Notre programme est, entre autres, d’aider les tout petit projets face aux gros consortium qui pourraient récupérer vos données, ce qui n’est pas toujours à votre avantage », a introduit la chargée d’affaires PI-juriste pour l’Inpi qui avait fait le déplacement.

Clause de confidentialité, gestion des relations avec les prestataires, contrat de cessions de savoir-faire, statuts nécessaires au dépôt de licence, recours à un avocat ou pas … Toutes ces questions délicates et techniques ont pu être abordées rapidement en tête à tête avec la spécialiste de l’institut.

Le Matériaupôle accompagne

Ainsi la directrice de l’association Culture du cœur du Val-de-Marne, Lydie Bimont, basée dans ce qui était encore l’unique local –étroit- de Matériaupole derrière la gare, rue Pasteur, se dit satisfaite des conseils reçus. « J’avais des interrogations générales et aussi sur la protection du nom d’un événement important pour notre association. Avec ses 5 salariés, précise-t-elle, notre association vise à insérer socialement les plus modestes à travers la culture, le sport, la connaissance. »

Vivien Roussel autre porteur de projet, nouvel adhérent, basé à Paris, avait lui des attentes précises. « Je veux développer mon métier et une entreprise sur les bio matériaux, ces objets innovants que l’on fait pousser et qui seront l’avenir de la production, explique-t-il schématiquement en donnant l’exemple des alternatives au cuir issu du végétal. Mais j’ai besoin d’être un peu au clair sur les notions de propriété pour échanger avec de futurs partenaires : je viens de monde de l’open sources et j’ai déjà eu de mauvaises expériences, j’avais besoin de savoir comment travailler aux normes du monde capitaliste dans lequel nous vivons ».

Ce membre qui n’a pas eu les sésames et réseaux d’écoles de commerce ou de grandes écoles, apprécie le soutien apporté par le réseau du Matériaupôle : « on y apprend à qui parler et comment parler. Par exemple je m’y suis présenté et cela m’a forcé à faire une projection pour exposer mon projet, le rendre digeste, permettre aux auditeurs d’entrevoir les éventuels débouchés. Maintenant, cela me permet d’envisager de le montrer à la Chambre de commerce et d’industrie, de m’adresser à une banque… »

Le directeur de Matériaupole, Arnaud Bousquet, est pour sa part ravi de ce retour aux rencontres en présentiel.

« En plus, nous pouvons les accueillir dans de nouveaux locaux au domaine Chérioux. C’est un enchantement de travailler ici dans le calme et la vue sur la grande pelouse », souligne-t-il.

Dans les 570 m2 attribués en convention d’occupation précaire par le Conseil départemental et aménagés grâce à une aide du conseil régional et du soutien du Grand-Orly Seine Bièvre pour les fonds européens Feder, des machines de fabrication ont pris place. Dans l’espace de partage on peut voir celle dédié au pré test électronique, table de découpe, fraiseuse, surjeteuse, à injection… 
A terme une dizaine de porteurs de projets rejoindront les espaces de travail individualisés.