Les enfants en campagne électorale

Élection du conseil des enfants ce mardi 11 octobre oblige, les classes de CM2 des écoles de la ville se sont attelées à l’exercice des professions de foi. L’enjeu ? Désigner par école 2 représentants pour 2 ans au conseil des enfants à l’hôtel de ville. Favoriser l'éducation des enfants au civisme, leur donner la parole sur l'organisation de leurs loisirs, tel est le souhait de la municipalité.

Au CM2 de l’école Wallon B, vendredi dernier, rien que dans la classe de 30 élèves de Jessy Hernando, ce ne sont pas moins de 4 candidats qui se présentent pour ce poste et défendent leur programme. Déjà encouragés à donner leur avis par une panoplie d’instances participatives, un conseil des enfants à l’école et, dans leur classe, un débat chaque semaine et des conseils des sages, vie de classe relation extérieure, contrôle du professeur... on peut dire que ces petits Vitriots n’ont pas la langue dans leur poche.

Aujourd’hui, ils parlent devant leur propre classe. Un tour de chauffe en quelque sorte, pour lundi, jour où ils devaient se rendre dans les autres CM2 de l’école avant le passage à l’urne mardi.

Debout devant leurs camarades, Idriss puis Théo affichent quelques points communs : un sacré toupet pour parler haut et fort, sans regarder leurs notes s’il vous plaît, certainement inspirés par les one man shows et les rires qu’ils déclenchent volontairement. Malgré leur trac, Ivana puis Ikrham sont elles aussi très écoutées.

« Votez pour moi, c’est voter pour l’amélioration ! »

« Je veux être déléguée pour améliorer les toilettes, la cantine, la végétation… Et ne pas payer pour aller au théâtre », suggère Ikrhan, avant d’être applaudie.

Ivana  pense « améliorer les choses à l’intérieur de l’école comme à l’extérieur, mettre fin au gaspillage à la cantine, avoir plus de professeurs pour surveiller l’étude, une classe dans notre école pour les handicapés. »

Idriss  souhaite « organiser une kermesse pour faire des dons pour les sans-abris, plus de végétation dans la ville, changer la nourriture à la cantine, se débarrasser des cacas de chien, des rats, allonger l’étude à 19h, car il y a des pères et des mères qui ne peuvent rentrer à la maison avant cette heure-là. » Il réclame aussi, d’un grand geste, la fin de la guerre en Ukraine, la baisse des prix de la nourriture et de l’électricité. « Votez pour moi, c’est voter pour l’amélioration ! »

Théo projette « des associations pour les désœuvrés, faire planter des arbres qui absorbent les gaz à effet de serre, améliorer les repas de la cantine, toutes les sorties de l’école gratuites parce que certains élèves ne peuvent pas payer. Votez pour moi, je ne vous décevrai pas ! »

Les 26 auditeurs qui valident les 4 candidatures ont apprécié l’échange. Donner l’avis des enfants, qui n’en ont pas toujours l’habitude ou ne sont pas toujours écoutés, pour eux, ça compte.

« Il y a certaines choses que les adultes ne savent pas et qui peuvent être améliorées, comme la cour de l’école refaite après qu’on nous ait écoutés. »

D’ailleurs, Amel en est persuadée : « on va grandir maintenant en écoutant d’avantage les enfants », et Gaspard, « qu’en tant que génération adulte prochaine, c’est bien de l’écouter quand elle est enfant ».

Première séance le 26 novembre

Le nouveau conseil des enfants tiendra à l’hôtel de ville sa première séance le 26 novembre. « Depuis 2021-2022, les anciens du conseil des enfants peuvent jouer un rôle de tuteur auprès des nouveaux enfants élus », souligne Bernard Pernin, chef de service adjoint des centres de loisirs primaires et de quartier, qui coordonne notamment cette élection avec les équipes des centres de loisirs. « Lors du mandat précédant, les enfants conseillers ont creusé, lors d’échanges, de conférences et de visites, plusieurs thèmes » :

• restauration scolaire
• propreté
• sécurité dans la commune
• environnement
• solidarité.

Avec les services de la ville, ils ont organisé un loto solidaire en juin dernier et commencé à élaborer pour les écoles un « label propreté » à venir.

Gwénaël le Morzellec