Réforme des retraites : les lycéens vitriots se mobilisent

Publiée le 03 février 2023 - Mise à jour le 08 février 2023

© Julian Renard

Dans les rangs des cortèges de manifestants, les jeunes aussi ont pris leur place. Quatre lycéens de Jean-Macé, dont le président du syndicat Fidl 94, font part des motivations qui les ont poussés à s’engager contre le projet de réforme des retraites, à tout juste 17 ans.

Comme de nombreux Vitriots, ils ont rejoint le mouvement national de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, et organisaient, les 30 et 31 janvier, un blocus médiatisé de leur établissement, le lycée Jean-Macé. À 17 ans, Gwenn, Inès, Abdel et Manon ont des convictions politiques solidement ancrées. Et n’allez pas leur dire qu’ils sont trop jeunes pour penser à leur retraite : les 4 adolescents, élèves de terminale, égrènent avec aisance et détermination leurs arguments aux journalistes venus les interviewer, ces derniers jours, aux abords du lycée comme sur les plateaux télé.

Une réforme "antisociale et injuste"

Il y a d’abord la crainte de voir son avenir professionnel se compliquer. "L’entrée sur le marché du travail, pour nous, c’est dans cinq ans, et se dire que les gens travailleront plus longtemps, ça nous fait craindre une insertion plus compliquée avec des salariés qui restent en poste plus longtemps", assure Inès.

Président du syndicat lycéen Fidl 94, Gwenn Thomas-Alves s’oppose à une réforme injuste et antisociale : "Sous prétexte de financer le déficit, on pénalise toujours les mêmes : les plus précaires qui ont commencé à travailler tôt qui devront cotiser plus longtemps et les femmes qui perdent l’avantage de leurs trimestres acquis par enfant compte tenu du recul de l’âge légal de départ."

Au-delà du jargon technique, la réforme est "comprise dans ses grandes lignes", assure-t-il. Et le constat d’un projet injuste est largement partagé par ses camarades, "même les moins politisés".

La raison ? "Ils voient déjà leurs parents rentrer du travail épuisés tous les soirs, parfois dans des métiers pénibles qui nuisent à leur santé", explique Gwenn, rejoint par Abdel : "personne ne veut voir ses proches travailler des années supplémentaires quand on voit chaque jour comment le travail les épuise".

"64 ans aujourd'hui, 70 ans dans vingt ans ?"

Pour eux, le sujet a toutes les raisons de rassembler l’ensemble de la société, des aînés aux plus jeunes. Opposés à la ligne politique du gouvernement, déjà engagés contre la réforme du lycée et la sélection établie par Parcoursup, la réforme des retraites leur semble "la goutte de trop". 

"Et après ? Qu’est-ce qu’on va continuer à nous proposer ? interroge Abdel. On a bien conscience qu’aujourd’hui on parle d’un âge légal de départ à 64 ans, et dans vingt ans ce sera 70 ans ?"

Tous affirment avoir eu l’occasion d’ouvrir le débat et d’échanger en classe avec des professeurs, dont certains, mobilisés eux aussi, leur ont exprimé leur soutien. À travers la France, plus de 140 lycées lundi 30 janvier et plus de 200 mardi 31 étaient bloqués. À l’occasion des nouvelles journées de mobilisation, les principaux syndicats lycéens appellent, dans un communiqué commun, à une grève générale les mardi 7 et samedi 11 février.

 

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