Éducation : cœurs brisés et manifestation
Publiée le 13 février 2023 - Mise à jour le 14 février 2023
© Julian RenardParents d’élèves qui affichent des cœurs brisés et enseignants du primaire et du secondaire repartent en lutte et replacent, au-devant de la scène, le manque de moyens alloué à l’école et à l’Éducation nationale, en marquant également leur opposition à la réforme des retraites.
La carte scolaire décidée par la DASEN fin janvier et les dotations horaires globales votées lors des conseils d’administration des établissements du secondaire courant février ont mis le feu aux poudres :
- fermetures de 145 classes à la rentrée de septembre dans le 94, 5 fermetures et 2 ouvertures à Vitry ;
- 46,5 heures de dotations horaires globales supprimées au lycée J.-Macé, 11 au lycée A.-Chérioux.
La mobilisation des parents et des enseignants dans les écoles et le secondaire s'organise contre le manque de moyens. Toute la journée du mardi 14 février, le Collectif parents Vitry invitait les parents à compléter de leurs messages les papiers cœurs brisés distribués devant les écoles. Ils seront ensuite assemblés en pancarte le lendemain et portés à la direction académique des services de l'Éducation nationale, lors de la manifestation prévue mercredi 15 à 14h de la préfecture au rectorat de Créteil.
145 fermetures de classes dans le département
Chez les parents d’élèves du Collectif parents Vitry, qui rejoignent l’opération du Collectif parents 94, on a lancé dès vendredi dernier une opération médiatique « cœurs brisés » à l’occasion de la Saint-Valentin. Confectionnée en papier coloré sur lesquels des messages sont inscrits, ils s’afficheront jusqu'au mardi 14 février sur les grilles des écoles de la ville.
« L’école publique est en train d’être détruite et j’ai le cœur brisé, répète Manon Iattoni, membre du collectif. L’Éducation nationale ferme des classes et considère que 22-23 élèves par classe c’est du sous-effectif, alors que ce sont de bonnes conditions pour apprendre. Les enfants ne seront pas instruits correctement, l’inclusion scolaire pour les élèves handicapés est une mascarade. »
De son côté, Yohann Georget, parent d’élève à Jean-Jaurès maternelle et élémentaire ainsi qu'au collège Danielle-Casanova, pointe le manque de considération, les lacunes en poste de professeurs et énormes d’AESH.
Il déplore « deux enfants autistes non-accompagnés en primaire, et au collège, en 3e, un professeur de français latin non remplacé… depuis 6 mois ».
Moins 46 heures d'enseignement au lycée Macé
L’intersyndicale, des professeurs du lycée Jean-Macé, en grève 3 jours la semaine passée, soutenue par les organisations de lycéens, dénoncent la perte de plus de 46 heures d’enseignement et en prédit d’ores et déjà les conséquences.
« Le plus marquant concerne 2 classes à double niveau supprimées dans la filière Sciences et techniques de l’ingénieur, signale Robin Cantaloube, professeur. De même, les dédoublements en langue sont menacés. Des options en seconde sont supprimées en Innovation technologique, grec et latin. D’autre part, les heures supplémentaires augmentent, fragilisant ainsi le dispositif d’accompagnement personnalisé. Au lieu d’embaucher, valoriser les salaires et alléger les classes, résume-t-il, la logique actuelle nous surcharge, ce qui accélèrera la crise du recrutement. »
Manifestation mercredi 15 février
La manifestation est prévue mercredi 15 février à 14h à Créteil, le convoi s'élancera de la préfecture jusqu’à la DASEN. Elle rassemblera les forces Snudi-Fo, Snu-94, SNFOLC, GCT, Sud-éducation94, la FCPE et le Collectif parents du 94. Elle réclame, outre l’amélioration des moyens pour l’Éducation nationale, l’abandon de la réforme des lycées professionnels et de la réforme des retraites.
Cette coalition appelle à une grève étendue dès le 7 mars prochain.
Gwénaël le Morzellec