Faune et flore vitriotes

Publiée le 09 mai 2023 - Mise à jour le 09 mai 2023

Découverte des ruchers du parc du Coteau-Marcel-Rosette.

Dotée d’une surface urbaine relativement dense, Vitry a malgré tout la chance d’avoir un territoire qui jouit d’une diversité importante de biotopes et d’espèces faunistiques et floristiques. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Tour d’horizon de la richesse de nos écosystèmes.

Roux et blanc, l’animal a une longue queue touffue en panache, une petite tête et un minimuseau entouré de vibrisses... Alors, vous l’avez ? “L’écureuil roux est une espèce que tout le monde connaît, mais qui n’est pas si commune”, soutient Florent Yvert. Cet écologue fait partie de l’agence Biodiversita, un bureau d’études qui s’est appliqué à croquer le portrait des écosystèmes vitriots au moyen d’inventaires réalisés sur plusieurs sites communaux. “L’écureuil roux a besoin d’une certaine densité de boisement. À Vitry, on l’a observé à un seul endroit : le domaine Chérioux.” Néanmoins, il pourrait être présent dans d’autres lieux de la ville : c’est l’une des données que va devoir déterminer l’atlas de la biodiversité.
 

637 espèces différentes, animales et végétales, sont présentes dans la ville,
soit 35 % de toutes celles recensées en Île-de-France.


Des renards, des lézards des murailles, des rouges-gorges familiers, des papillons écaille chinée... 68 sont même des espèces à valeur patrimoniale, c’est-à-dire protégées, menacées, rares ou symboliques. À l’instar de notre écureuil roux, “une espèce qui peut être menacée localement, en raison de l’écureuil de Corée, une espèce invasive”, détaille Luc Abbadie, professeur en écologie à la Sorbonne.

Autre exemple avec le criquet, “une espèce un peu exigeante par rapport au milieu dans lequel elle vit”, informe Florent Yvert. S’il a d’abord été repéré au parc des Lilas, site départemental aux multiples prairies, il a aussi été inventorié dans d’autres quartiers de la ville. Cette présence singulière est rendue possible grâce à des corridors écologiques, comme la végétation continue ou les cours d’eau.

“Lorsque les espaces sont laissés en libre évolution, les espèces se déplacent plus facilement”, confirme l'écologue.

Des espèces remarquables

Porte-étendard de la protection de la biodiversité, les chauves-souris font elles aussi l’objet d’une attention particulière. Biodiversita a notamment mené une étude de présence des chiroptères en 2022. “Deux espèces courantes sont présentes à Vitry : la pipistrelle commune, et celle de Kuhl. Mais ce qui est chouette, c’est qu’on a eu des contacts de l’oreillard roux, près de la Seine !” s’enthousiasme Florent Yvert. D’autres espèces sont surveillées de près par la ville, précise Guillaume Taramini, à la Maintenance et l’entretien des espaces verts, notamment grâce à des protocoles de recensement qui s’inscrivent dans le programme de suivi de la biodiversité Vigie-Nature initié par le Muséum national d’histoire naturelle dès 1989 : papillons, libellules, hérissons, flore des prairies...

“La situation topographique de Vitry – Seine et plaine alluviale, coteau entrecoupé de sources, plateau – et les activités humaines historiques de la ville – anciennes pépinières et carrières, espaces agricoles, jardins familiaux, friches industrielles... – ont façonné le territoire et déterminé une diversité de biotopes”, explique Salima Souih, adjointe au maire déléguée à la Biodiversité.

Protéger ces espaces revient donc à protéger la faune et la flore qui y vivent. Mais comment faire ?

Faune et flore, même combat

Luc Abbadie pense au travail des jardiniers qui ne cesse d’évoluer au gré de l’acquisition de nouveaux savoirs :

“Dans les alignements d’arbres et de végétation, il faut à la fois mélanger les espèces et les variabilités génétiques au sein même de celles-ci pour mieux armer les organismes contre les maladies”.

Si la végétation a donc un rôle essentiel dans la richesse des écosystèmes, elle-même peut être d’une richesse notable. À l’instar de la camomille romaine, une herbacée vivace protégée repérée dans le parc des Lilas. Et pour nos amis à plumes, Francis Lecureur, responsable des pratiques durables au sein du service Maintenance et entretien de espaces verts, indique que les changements de pratique et l’installation de nichoirs ont permis la réapparition de certaines espèces d’oiseaux dans l’espace urbain.

À l’inverse, Vitry a aussi son lot d’espèces invasives et de plantes indésirables. Viennent d’abord les rats et les pigeons, pour lesquels “on est sur une problématique liée à la présence de nourriture et de déchets, estime Virginie Bourjat, du service Environnement. Il faut qu’on change nos comportements pour garder un cadre de vie propre et agréable.”

Côté insectes, les Espaces verts luttent de manière écologique contre la processionnaire du pin, considérée notamment comme nuisible à la santé humaine ; quant au service Environnement, il intervient sur les nids de frelons asiatiques lorsqu’un signalement est effectué, et apporte des recommandations en ce qui concerne les moustiques tigres. “Attention aux eaux stagnantes !” conseille Virginie Bourjat.

Lire l'intégralité du dossier biodiversité dans le Mensuel de mai.

 

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