Les adieux du « Festival sur les pointes »

Publiée le 31 mai 2023 - Mise à jour le 02 juin 2023

© Alexandre Bonnemaison

Fidèle à sa réputation Le festival « Sur les pointes » a tiré sa révérence, les 19 et 20 mai, avec panache, bonne humeur et une programmation toujours aussi éclectique.

Du rock potache d’Elmer Food Beat au vétéran Burning Heads en passant par les compagnons de route Zoufri Maracas et la nouvelle scène cumbia-rap engagé de Sidi Wacho, il y en avait pour tous les goûts les 19 et 20 mai au Kilowatt. Entre nostalgie et tristesse, food truck « frites du nord » et ping-pong, rétro gaming et expo photo retraçant les quinze ans du festival, les Vitriots et artistes se sont livrés sur la fin de cette aventure populaire unique en Île-de-France.

« C’est grâce à ce festival que j’initie ma fille aux concerts, à la musique et au partage, et c’est ici que je retrouve mes copains de collège et de lycée année après année », explique un peu triste Anissa, au côté de sa fille Nora, 5 ans, casque jaune sur la tête.

Vendredi 19 et samedi 20 mai se tenait la dernière édition du festival « Sur les pointes » au Kilowatt après quinze ans de concerts. Gérard Baste, en sortant de scène sous le chapiteau rouge et blanc, rappelait qu’« il est très difficile pour les festivals, surtout après le covid, de s’en sortir. Nous avons joué au moins 5 fois ici et avons réunis plus de spectateurs dans ce lieu que pour notre Olympia parisien. Le festival nous a toujours soutenu, nous le soutenons nous aussi ».

Entre tristesse et nostalgie, Sarah, infirmière à Vitry, insiste sur le côté familial du festival : « Où trouve-t-on autant de mixité sociale ? Des jeunes, des retraités, des familles se mélangent, discutent ensemble. C’est un festival engagé qui m’a sensibilisé à la cause écologique et fait découvrir de nombreux artistes. Cela donne une magnifique image de notre ville Vitry qui en a besoin ».

Entre deux parties de ping-pong, de retro-gaming et sous l’œil goguenard du gorille géant articulé qui surplombe le festival, Marina se souvient :

« J’ai fait tous les festivals depuis quinze ans comme spectatrice et j’ai joué pour la première fois ici vendredi avec mon groupe, Poulpe Friction. Ce festival n’a pas d'équivalent dans toute l’ïle-de-France. ».

L’ambiance est restée à la fête jusqu’au bout de la nuit grâce notamment à Sidi Wacho. Saïdou, le fondateur du groupe, a monté ce projet avec des musiciens chiliens et des membres de son ancien combo lillois, le Ministère des affaires populaires : « Je suis un militant des festivals indépendants comme celui-là. Ils jouent un rôle fondamental dans la lutte anticapitaliste car ils sont à l’avant-garde pour préserver une culture ouverte à tous, populaires et festive ».

Johan sert les boissons à la chaîne derrière le comptoir. Ce technicien de laboratoire est bénévole depuis quinze ans, il a tout vu, tout vécu : « C’est la fin de « Sur les pointes », mais pas celle du Kilowatt ni celle de l’Assoce Kipik qui organise le festival. On espère tous secrètement un retour, ailleurs, peut-être… »  

Willy Richert

 

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