Parler sida, une journée particulière au CMS

Le centre de santé municipal (CMS) s’est paré vendredi 1^er décembre des couleurs de la Journée mondiale de lutte contre le sida. À l’accueil stands et ses professionnels avec qui dialoguer, jeux, livrets d’information, préservatifs et, naturellement, pin’s du fameux ruban rouge et encore exposition photos de l’association Élus locaux contre le sida déployée sur 2 étages… Cette journée marquée à Vitry, sous la coordination du service Promotion de la santé de la ville avec le CMS, a rassemblé l’après-midi plusieurs partenaires :

• CPAM ;
• association Ikambere vouée à l’accompagnement des femmes porteuses du virus VIH/sida ;
• association Actions traitements doté d’un annuaire géolocalisé de médecins familiers au suivi des personnes vivant avec le VIH ;
• jeunes ambassadeurs de la santé avec Unis-Cité France.

« Une journée très importante pour Agnès Jeannet, conseillère municipale déléguée à la Santé. « Par des gestes simples, il est possible de se préserver des contaminations dues au VIH (5 000 cas par an en France) et des infections sexuellement transmissibles (IST). Pour ce faire, la municipalité va au plus près des habitants de notre ville populaire pour leur donner les moyens d’être acteur de leur santé. C’est une stratégie des petits pas. Ainsi, pendant plus d’une semaine, notre programme de promotion de la santé a aussi accompagné l’information dans les collèges et les lycées, les centres sociaux. »

Les préservatifs ont une date de péremption

Dans le hall, l’éducatrice de la CPAM informe un adolescent spécialement accompagné de sa mère inquiétée par les IST.

« À 14 ans, il avait besoin d’en savoir plus sur sa sexualité, le liquide séminal, les risques, car l’information assurée dans les établissements scolaires ne répond pas toujours aux questionnements, juge l’éducatrice. Et bien, il est reparti avec pleins d’informations ! »

En face, Christina, la soixantaine, habitante du Plateau, sort d’un rendez-vous au CMS et en profite pour glaner informations et préservatifs pour … son petit-fils.

« Il a 20 ans, nous en parlons, mais il ne fait pas assez attention. Sur ce sujet tabou dans certaines familles, je vois qu’il y a plein de brochures ».

À deux pas, une dizaine de jeunes, usagers de la mission locale et ambassadeurs de la santé, dialoguent lors d’une session d’infos axée, entre autres, sur le préservatif.

« Sur le paquet, il y a une date », indique un jeune homme. « Bien vu, les préservatifs ont une date de péremption, après cette date ils peuvent craquer plus facilement, réplique Flore Chauvin, chargée de projets en promotion de la santé à la ville. Quant aux crans sur le côté du paquet, ils permettent de savoir, même dans le noir, où l’ouvrir, toujours avec précaution pour se protéger des IST et d’une grossesse non désirée. »

« Fais-toi contrôler, c’est trop important »

À l’étage, Bilel, 23 ans, ancien de Vitry, a rejoint la salle d’attente du Cegidd.

« Je viens ici parce que je connais et je sais que c’est sans rendez-vous, dit-il. Ma copine qui prend la pilule fait la même démarche de son côté. Ensemble depuis deux mois, nous voulons avoir des rapports sexuels sans préservatif. Je suis très prudent et me protège toujours pour moi et pour les autres, sinon on peut transmettre une maladie qui restera toute une vie. À mes amis, qui ont pris des risques, je dis “fais-toi contrôler, c’est trop important”. »

Gwénaël le Morzellec

Le 13 décembre, de 11h à 15h, le camion de l’association Aides stationnera dans le quartier du Centre-ville, sur le mail Roger-Derry, à côté du manège, pour proposer des dépistages (VIH, syphillis, hépatites B et C) rapides, anonymes, gratuits et sans rendez-vous. Résultats en 30 minutes.