Des parents d’élèves en colère portent la flamme de l’enseignement public
Publiée le 31 janvier 2024 - Mise à jour le 31 janvier 2024

Les parents d’élèves en colère porteront la flamme de l’enseignement public samedi 3 février dès 14h30 après une grève nationale professionnelle impactante le 1er.
Les « belles promesses », les parents n’en veulent plus. À l’appel de la FCPE 94, ces jours-ci, des actions se multiplient dans le département. À Vitry, samedi 3 février, la FCPE organise une manifestation la flamme de l’enseignement public dès 14h30 au pont du Port-à-l’Anglais pour marcher vers le Mac Val. Une marche « contre les annonces gouvernementales et pour des moyens dans l’école publique ».
Pour Gaëlle Angelosanto, coprésidente de la FCPE 94, le ton monte alors que les parents sont restés relativement expectatifs avant de finalement constater que les dysfonctionnements se poursuivent.
« Depuis septembre, suite au rapport du gouvernement et son annonce d’un prof dans chaque classe, les parents ont attendu, mais se rendent bien compte qu’il ne se passe rien, il y a des manques ».
Elle relève des inquiétudes à Wallon en raison du collège R.-Rolland toujours pas classé REP, et des dysfonctionnements par manque d’AESH, notamment au collège Audin et à l’école B.-Pascal, d’un pôle médico-psychologique social au collège Rabelais, de remplacements non effectués à Cachin A et B et maternelle aux Malassis ».
Grève le 1er février
D’ailleurs, côté enseignants dans le primaire, le mouvement de grève national du 1er février impactera notamment les écoles, centres de loisirs et restauration. Seront fermées, en élémentaire, les écoles D.-Diderot P.-Éluard A et B, J.-Verne ; en maternelle, D.-Casanova, P.-Éluard, J.-Jaurès, P.-Kergomard, L.-Michel. En raison de la grève rejointe par des agents municipaux aucune restauration ne sera assurée en maternelle, et des repas réalisés par les familles seront possibles dans quelques écoles. Les centres de loisirs des écoles maternelles seront par ailleurs fermés dans une forte majorité, fermeture qui concernera aussi des centres de loisirs élémentaires.
3 jours sans cours au collège R.-Rolland
Dans le secondaire, en collège et en lycée, la DHG, dotation horaire globale, majoritairement en baisse depuis des années et très bientôt votée par chaque conseil d’administration d’établissement, fait monter la pression, en particulier au collège Romain-Rolland. Collège où, parmi les 660 élèves, nombre habitent Vitry.
En effet, depuis mardi, les cours n’y sont plus assurés par les professeurs qui ont exercé leur droit de retrait ce mardi, se sont mis en grève (33 professeurs sur 35) ce mercredi et seront pour partie en grève nationale jeudi 1er février.
Une banderole accrochée sur les grilles de l’établissement affiche ouvertement le mécontentement.
Montée des conseils de discipline
« Nous demandons, énumère Yann Bouzol, professeur de maths, un des porte-paroles, non syndiqué, le remplacement de la CPE, d’avantages d’AED surveillants (en principe 6,5, mais seuls 4 en fonction), une infirmière, un professeur en classe Ulis, une secrétaire pour la direction. Tout le monde compense en faisant le travail des absents. » Il avoue un épuisement général, une montée des conseils de discipline. « Le manque d’adultes est créateur d’incidents, poursuit-il. Bousculades devant la grille, dans les couloirs, élèves qui sèchent et dérangent des cours en entrant dans les salles, en tapant dans les portes se produisent ».
Le professeur s’alarme plus généralement des annonces gouvernementales à moyens constants comme « les groupes de niveau en maths et français constitués au détriment de ceux existants dans d’autres disciplines, voire de la baisse des moyens, notamment la perte pour les 6es d’une heure de cours hebdomadaire ».
Toujours trouver plus pour se faire entendre
Côté parents d’élève, Katia Lagard, représentante FCPE, s’alarme des difficultés scolaires cumulées à celle de vivre ensemble dans l’établissement.
« Des élèves, et même des parents, s’en prennent aux professeurs. On constate un écart abyssal entre les beaux discours à l’Assemblée et la réalité sur le terrain. La plupart des classes sont à 27, 28, 29 élèves, l’équipe d’enseignants tient le bateau mais est épuisée. Reçus en audience en début d’année scolaire puis en novembre, nous n’avons pas été du tout entendu. »
Il semble à cette parente que seule les actions « coup de poing » attire l’attention.
« Cela nous prend beaucoup d’énergie de toujours trouver plus pour pouvoir se faire entendre, comme le relai de la flamme pour l’éducation publique. On demande juste des conditions normales, des services auxquels les enfants ont droit. »
Gwénaël le Morzellec
Manifestation des parents à l’appel de la FCPE : samedi 3 février à 14h30 au pont du Port-à-l’Anglais pour une marche jusqu’au Mac Val.