L’École des adultes cherche toujours des bénévoles malgré ses 20 ans

Publiée le 01 mars 2024 - Mise à jour le 05 mars 2024

Vingt ans ? Belle maturité pour l’École des adultes, cependant encore et toujours en quête de bénévoles. Qu'on ait 18 ou 80 ans, à l’École des adultes, on aime s’asseoir, écouter, parler… pour mieux pratiquer le français.

Ce lundi après-midi, le soleil inonde de ses rayons les salles du centre de quartier Jean-Bécot au Fort, une de celles mises à disposition dans la ville pour les centaines d’élèves apprenant le français comme langue étrangère. Là, une quinzaine de femmes et quelques hommes, guidés par leur formatrice, discutent, hésitent, écoutent, réagissent alors que passent sous les fenêtres les collégiens de retour de leur journée de cours… Il n’y a pas d’âge et d’heure pour apprendre…

La langue française mise à porter de tous

Dans la salle 1, on peut lire des notes sur les échanges de la séance en cours : « xénophobe = ne pas aimer les étrangers, amour ≠ haine » . Françoise, la formatrice, debout au centre des tables en U, devant un tableau blanc, y finalise son tour de l’actualité : l’Affiche rouge, Manouchian, son entrée au Panthéon. Puis, elle conclut et avertit la quinzaine d’élèves de rapporter, le jeudi suivant, le texte de Victor Hugo pour étudier le passé composé. Elle a un mot d'encouragement à une élève trop timide : « mais si, tu connais des tas de choses… »  Salle 2, le cours de Nicole démarre, et s’y glissent 2 ou 3 des élèves qui enchaînent.

C’est le cas dYvette, la soixantaine, pétillante. Elle s’exprime en chinois, cambodgien et un peu en thaïlandais, et « adore » apprendre le français. Ce qu’elle fait depuis trois ans, et à raison de huit heures par semaine en ce moment.

« Grâce à l’école des adultes, les directrices et les profs très gentilles, je peux parler mieux, lire des livres, écouter les nouvelles à la télévision. Là, j’ai compris les informations sur Manouchian, à la télé je n’ai pas compris, dit-elle en hochant la tête et agitant la main. » Depuis vingt ans en France, et quelques années à Vitry, elle se réjouit de pouvoir échanger avec les clients au restaurant où elle travaille. « J’ai très envie de parler ».

Besoin de volontaire maîtrisant le français et plus

L’association accueille gratuitement dans ses cours de français-langue étrangère, 420 personnes, la plupart de Vitry, du Val-de-Marne et parfois de Paris, anciens étudiants dans leur pays pour certains, ou n’ayant jamais fréquenté l’école pour d’autres. Autant dire, qu’outres les lieux et financements, les dirigeantes recherchent sans cesse des bénévoles pour former les habitants d'origine étrangères dans 25 groupes homogènes.

« Nous avons besoin de volontaires maîtrisant le français, détaille Nicole Polian, coprésidente avec Violette Diaz depuis fin janvier, et ayant des connaissances sur la culture française et l’organisation du pays, pouvant aborder un peu de géographie, d’histoire… »

Elle juge insuffisants les moyens alloués par l’État à la formation linguistique des étrangers qui ne disposent que de quelques semaines de cours gratuits.

Gwénaël le Morzellec

Contact et informations auprès de l'École des adultes 

 

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