Le lycée Chérioux fait peau neuve

Au lycée Chérioux, les 1 400 élèves et nombreux professeurs et agents travaillent non loin des ouvriers, pour leur part à l’œuvre à la restructuration de l’établissement. Soixante-cinq millions d’euros y sont consacrés par le conseil régional. « Des travaux annoncés depuis plus de trente ans », se souviennent les plus anciens enseignants, afin de construire et concentrer l’activité sur moins de surface et rénover certains anciens bâtis conservés et mis aux normes énergétiques. Le tout en vue d’améliorer les conditions d’accueil des lycéens, des enseignants et du personnel en répondant aux enjeux démographique et pédagogiques.

Côté élèves, on est dans une expectative confiante. « Je suis en filière générale et pas encore impacté par le changement de lieu. Ce qui est sûr, c’est que, bientôt, il y aura moins de déplacements à faire. »

En effet, dans l’espace du domaine boisé, l’établissement étalait sa demi-dizaine de bâtiments vieillissants de façon éparpillée.

Orphelinat il y a 100 ans

« Rappelons qu’à l’origine, les plus anciens bâtiments constituaient l’orphelinat départemental créé par Adolphe Chérioux pour les garçons à partir de 1925, puis pour les filles, dans ce domaine départemental très boisé. Il y a des années, une partie du site avait notamment été cédé au conseil régional, soit le terrain occupé par le lycée », rappelait en juin dernier Christian Ruckly, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques, aujourd’hui à la retraite.  

Le chantier, débuté en mars 2023, se réalise en gros en deux temps, grâce à une opération tiroir permettant de maintenir l’enseignement.

2 phases de travaux

« Nous en sommes à la première phase, explique-t-on, côté administration du lycée. C’est à dire que les élèves en filière professionnelle et technologique sont amenés à avoir cours et ateliers dans des locaux modulaires provisoires, situés dans la partie nord du site. Nous attendons la livraison du bâtiment de jonction qui abritera leurs salles d’enseignement général et ateliers pour quitter les bâtiments modulaires fin juin 2024. Ainsi, cette filière doit intégrer la partie neuve à la rentrée, en septembre. »

Puis, va être rénové le bâtiment A, historiquement l’internat des garçons orphelins. De nouveaux agencements y seront réalisés, isolation des murs, toitures, changement des fenêtres pour des économies d’énergie… Actuellement, s’y déroulent les cours des filières d’enseignement général, cours qui seront dispensés, le moment venu et à leur tour, dans les locaux provisoires.

Le site vit donc un nouveau développement et des transformations. Ainsi, à l’automne 2022, plusieurs arbres avaient dû être coupés, et trois douzaine d’entre eux, une double rangée de marronniers et platanes centenaires, ont pu être conservés après négociations. Cette coupe a été réalisée à un moment où la sève des arbres était au plus bas et les troncs sont restés sur la terre pour que la faune puisse se nicher ailleurs.

Transformations

D’autre part, des bâtiments ont été démolis, comme celui de l’horticulture qui doit être rebâti, et encore, en juin 2023, les bâtiments E et M.

« Le bâtiment M, rappelle Bernard Masson, professeur coordonnateur de la filière génie civil, depuis plus de trente ans au lycée, ce sont les élèves eux-mêmes qui l’avaient construit en 1955 et 1965, il ne faisait pas partie de l’architecture historique. »

À proximité de l’accès au chantier fixé rue Julian-Grimau, la ville a fait élargir le trottoir pour la sécurité des piétons et pour harmoniser avec l’alignement entamé en 2010.

À terme, c’est une façade modernisée du lycée qui s’imposera au regard. Une vaste extension basse en structure métallique et un toit en forme de shed (dents de scie) connectant les trois ailes du bâtiment historique, plus élevé à l’arrière, offrira patios intérieurs et, à l’arrière, deux extensions pour les professeurs et la maison des lycéens. Le chantier devrait être livré en 2025.

Gwénaël le Morzellec