Rencontre avec Aya Cissoko, gant debout

Publiée le 30 avril 2024 - Mise à jour le 02 mai 2024

©2024 Julian Renard

Le 25 avril dernier, les élèves de classe Segpa du collège Rabelais ont vécu une initiative pédagogique pas comme les autres. Pendant une matinée, ils ont pu dialoguer avec Aya Cissoko, ancienne championne de boxe devenue écrivaine. Retour sur une rencontre aussi instructive que forte en émotions.

« Avez-vous déjà perdu un combat ou pris un K.-O. ? » interroge Adem, élève de la troisième Segpa du collège Rabelais. « Oui bien sûr, j’ai perdu des combats, je suis parfois tombée sur plus forte que moi, j’ai parfois voulu abandonner, mais ça ne m’a pas empêché d’être sacrée deux fois championne du monde de boxe française, puis une fois en boxe anglaise », témoigne avec sincérité Aya Cissoko. La championne est venue transmettre ses expériences et évoquer son parcours à une dizaine d’élèves de l’établissement. « J’ai eu des réussites et des échecs, mais j’ai toujours su m’accrocher, faire preuve de curiosité et me fixer de nouveaux objectifs. »

Tomber pour mieux se relever

Pendant près d’une heure, Aya Cissoko échange avec le groupe d’adolescents au cours d’un dialogue à bâtons rompus. Elle se livre et dévoile le cours d’une vie emplie de joie et de colère, de sacrifices et de victoires. La vie d’une femme, française, noire et élevée dans un quartier populaire dont le père a émigré en France, un pays qui « avait besoin de bras pour construire son avenir ». « J’ai eu une enfance très pauvre et très heureuse », dit-elle, sans fard. Elle raconte également le drame qui a marqué sa jeunesse : l’incendie de son immeuble qui a causé la mort de son père et d’une petite sœur. Une épreuve dont la jeune femme a fait une force après une adolescence difficile.

Un round après l’autre

« Je n’ai pas eu un parcours linéaire et je me suis même faite expulser de mon lycée après la seconde », explique celle qui a su rebondir et prendre sa revanche. « Ne pas être bon à l’école, cela ne veut pas dire ne pas réussir sa vie ! » insiste-t-elle.

Et Aya sait de quoi elle parle. De reine du ring, elle est devenue écrivaine à succès, notamment avec son ouvrage autobiographique Danbé, et prépare désormais son premier documentaire.

Au fil d’un témoignage qui résonnera longtemps en eux, les élèves ont assurément trouvé un écho à leur propre parcours. Des mots inspirants dont ils sauront tirer de précieux enseignements. Juste après ce beau moment partagé, chacun a pu enfiler les gants pour une séance de boxe venue clore cette initiative à haute valeur symbolique et pédagogique.   

Hugo Derriennic

 

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