Emménagements à la résidence sociale Manouchian

Le foyer des Vitriots travailleurs migrants s’est animé d’un ballet inhabituel de déménageurs, avenue Manouchian, du 12 au 19 novembre. En effet, 120 résidents, surtout d’origine malienne, faisaient ces jours-là leur entrée dans la nouvelle résidence sociale flambant neuve.

Quelques mètres effectués à pied leur ont suffi pour aller tourner la clé de leur nouveau logement, dans le bâtiment moderne doté d’une élégante cour végétalisée. Le tout construit juste derrière… le foyer historique qui devait fermer définitivement ses cuisines informelles le 22 novembre.

Très vieillissant, ce dernier doit être démoli prochainement puis reconstruit pour ouvrir en août 2026. Un épisode, à Vitry, du plan national de traitement des foyers de travailleurs migrants. Il a nécessité, pour reloger 516 résidents, une opération tiroir réalisée grâce à la construction de la résidence Blériot voisine ouverte en 2021. Pour l’étape de ce mois de novembre, et conduire le déménagement, le gestionnaire l’Adef habitat a renforcé les équipes en interne. Celle des déménageurs et celles des responsables de résidence et chargés de gestion locative, à l’œuvre au rez-de-chaussée dans les bureaux administratifs.

La tranquillité retrouvée

Concentré, Malle Kebe, 50 ans, résident depuis vingt-trois ans, y paraphe le contrat de location, empoche règlement intérieur et dossier APL, remet le chèque de caution, écoute les informations sur l’usage de la laverie et de la salle polyvalente. Cet ancien manutentionnaire, aujourd’hui agent de collecte de déchets, se laisse guidé jusqu’à son studio de 18 mètres carrés meublé sur mesure où valises et cartons ont été déposés. Là, la fiche TV, là le store électrique, la plaque électrique...

« C’est neuf, ici je vais être tranquille, c’est un grand moment, dit-il. Jusque-là je partageais une chambre et ne pouvait en profiter parce que mon compagnon y dormait parfois encore lorsque je revenais. »

La ville engagée dans l’opération

Les emménagements ont fait l’objet de négociations avec le conseil des résidents. « Nous avons obtenu qu’une hotte soit installée dans chaque logement, mais regrettons le placard installé trop volumineux », souligne Fofana Boubacar, porte-parole.

« La ville s’est engagée dans les mesures d’accompagnement, ajoute Luc Ladire,1^er adjoint au maire en charge du Logement. Elle a participé aux réunions avec l’État et les résidents afin de relayer leur parole, le but étant d’améliorer leurs conditions de vie dans un lieu de qualité, et de répondre à leurs besoins. »

Jusque décembre, 16 couples ou familles monoparentales y aménageront également (dans des T1 et T1 bis*). À terme, le café social et 44 places de parking entreront en fonction.

Gwénaël le Morzellec

* Loyer de 421, 85 T1 à   611,55€ T1bis