Interrogations sur la rentrée au lycée Jean-Macé
Publiée le 01 juillet 2025 - Mise à jour le 01 juillet 2025
La mobilisation se poursuit au lycée Jean-Macé. Les enseignants dénoncent un manque criant de moyens et de personnel à tous les niveaux, des classes surchargées et des élèves fragiles peu accompagnés. L'audience du 24 juin avec le rectorat ne leur a pas permis de se projeter dans la rentrée prochaine.
Après une première grève le 22 mai, soutenue par les syndicats Sud Éducation, Snes-FSU, FO, CGT, les professeurs du lycée Jean-Macé ont mené une deuxième journée de grève le 13 juin, le jour de l’épreuve écrite du bac de français. Une quarantaine d’enseignants ont suivi l’appel. Puisqu’un préavis de grève avait été déposé la semaine précédente, la direction de l’établissement avait convoqué des personnels supplémentaires de Jean-Macé et d’établissements voisins et des personnels administratifs pour que l’épreuve puisse se dérouler normalement.
Une injustice pour les jeunes Vitriots
En début d’année, les enseignants ont recensé leurs besoins et ont envoyé des propositions concrètes au rectorat de Créteil. À l'annonce des dotations prévues par l'Éducation nationale pour la rentrée prochaine, ils ont estimé qu’il leur manquait 129 heures pour pouvoir faire leur travail correctement. Si obtenir ce nombre d'heures s'avère impossible, ils jugent nécessaire une réduction du nombre d'élèves de 30 à 24 en technologique et de 35 à 30 en général. D’autres établissements de l’académie, dont certains qui accueillent des élèves de milieu bien plus favorisé, disposent de tels effectifs.
“On vit ça comme une énorme injustice pour les jeunes Vitriots qui sont scolarisés chez nous, indique Camille Lichère, professeure en mathématiques. Le lycée, qui compte 1 950 élèves, possède un indice de position sociale (IPS) parmi les plus bas de France".
Une rentrée 2025 menacée
Le rectorat a reçu les enseignants en audience, mais, d’après Camille Lichère, “il a semblé sourd aux besoins exprimés”. Le 24 juin, les enseignants ont été informés d’une augmentation de la dotation de 25 heures, bien en dessous des 129 demandées. Contacté par le site 94 Citoyens fin mai, le rectorat avait répondu : “La répartition [de la dotation horaire globale] et la constitution des classes relèvent de la seule décision des chefs d’établissement… Le lycée Jean-Macé à Vitry bénéficie d’une dotation correspondante à sa structure et inclut des heures relatives à ses différents dispositifs”.
Actuellement, les enseignants de Jean-Macé ne peuvent pas se projeter dans la rentrée prochaine.
“En l’absence de réponse satisfaisante du rectorat, nous n’envisageons pas de faire la rentrée 2025”, souligne Camille Lichère.
Lucie Kroening